Salut L'incorrupt,
L'incorruptible a écrit :Nous discutons actuellement de vérité morale et non de vérité physique et il ne faut pas confondre les deux.
Loin de moi l'intention d'obstiner seulement pour obstiner, mais j'ai encore l'impression que tu confonds deux aspects complètement antinomiques. Comment quiconque pourrait prétendre juger ou discerner entre une « vérité » et un « mensonge » moral? Puisque, justement, nous ne somme pas dans le domaine du concret ou de l'observable, comment croire ou prétendre que quelqu'un, plus qu'un autre, ait raison ou tort à propos d'opinion sur ce qui est — ou non — moral (ou éthique) ?
L'incorruptible a écrit :...La réalité ou la vérité physique se mesure se vérifie...
Et c'est précisément cette vérification qui permet d'attribuer — ou non — le qualificatif de « vérité » à certaines choses.
L'incorruptible a écrit :...Cependant, dans la réalité morale ou la vérité morale, la vérité se vérifie autrement, car elle s’appuie sur des croyances, des sentiments.
C'est ici que j'ai bien du mal (cela me rappelle quelqu'un qui parlait de « métamatiere » et qui prétendait que dans cette dernière, tout fonctionne autrement), une vérité ne peut — par définition — que se vérifier objectivement (autant que faire se peut), sinon, on ne peut qualifier cette dernière de vérité.
L'incorruptible a écrit :...Si quelqu’un se sent profondément blessé à cause d’une situation, tu ne pas peux douter de ses sentiments...
Mais si, justement ! OK, pas dans la majorité des cas, mais c'est possible de douter (certains font exprès, ou cherchent à manipuler émotionnellement, etc.).
L'incorruptible a écrit :... Ce qu’il ressent est un fait moral...
Je comprends ce que tu veux dire, mais ce qu'il ressent est la conséquence d'une interaction physique et très concrète (geste, parole, attitude, etc.). De plus, son ressenti, ses émotions activent certaines substances dans son cerveau et son corps. C'est très physique tout ça! Toi, tu sembles plutôt parler de la dimension disons, plus « psychologique » de la situation.
Au niveau de l'approche psychologique, je suis désolé de dire que c'est parfois plutôt relatif. J'ai par exemple un ami qui gère très bien les critiques, ainsi qu'un autre qui réagit moins bien et qui se sent blessé ou attaqué personnellement pour exactement le même type de critique. Dans ce genre de cas particulier, je trouverais n'importe qui un peu prétentieux de juger catégoriquement que ma critique est « éthiquement » ou « moralement » excessive et considérer son opinion comme une « vérité ». Étant donné que pour certains la critique passe bien et que pour d'autre elle pas moins bien, il est très difficile de vérifier de façon satisfaisante la « vérité » à propos de cette dernière.
L'incorruptible a écrit :... Tu dois le croire tel qu’il te l’affirme....
En partant du principe que se serait un ami qui ne cherche pas à me manipuler p. ex. je suis d'accord, peut-importe que sa réaction émotionnelle soit excessive ou non (et que ma critique était correcte ou non), il ressent de toute façon les sentiments qu'il ressent, c'est un fait ! En ce sens, je dois effectivement considérer ce qu'il me dit, oui !
L'incorruptible a écrit :...Tu n’as qu’à constater qu’il souffre ou qu’il a de la peine ou des inquiétudes.
En effet, on peut constater ceci concrètement!
L'incorruptible a écrit :...Cependant, est-ce que ce qu’il ressent comme étant du mal est tout à fait justifié, c’est une autre question morale.
Je suis d'accord, ça rejoint ce que dont j'ai parlé plus haut.
L'incorruptible a écrit :...Je voudrais bien qu’on me vienne en aide avant de mourir gelé sur place! Si j’applique ton principe : ne pas faire aux autres ce qu’on ne veut se faire faire, cela signifie que si l’on doit m’apporter de l’aide quand je souffre et que je suis mal pris, je devrais aussi apporter de l’aide aux autres quand ils souffrent et ils sont mal pris...
Tout à fait! Si on désire être logique et sensé, si on apprécie de se faire venir en aide dans une situation donnée, ont dois nécessairement accepter d'apporter nous aussi le même genre d'aide, dans une situation similaire (dans la mesure de notre possible).
L'incorruptible a écrit :...Est-ce qu’on respecte vraiment ce principe dans la réalité?
Ton erreur est encore ici de parler au «
on ». C'est trop vague et ça généralise abusivement. Certaines personnes le font et d'autre ne le font pas, ça, c'est plus précis et près de la « réalité ».
L'incorruptible a écrit :... Il est plus facile d’ignorer la souffrance des autres...
Entierement d'accord !
L'incorruptible a écrit :...Aider les autres qui souffrent, n’est-ce pas une notion de morale absolue qui n’a absolument rien à voir avec une forme de culture ou même avec la religion.
Non, pas du tout ! C'est une illusion! c'est une rationalisation a posteriori due au fait que certaines personnes éprouvent des sentiments (très physique et concret) d'empathie, de pitié, de culpabilité, de valorisation, etc. Premièrement, ce n'est pas tous les gens qui éprouvent les mêmes sentiments pour les mêmes situations (et au même degré) et plusieurs de ces derniers sont « nourris » autant par l'éducation que par les religions (culture donc).
Ce qui est quelque peu « absolu », c'est que nous éprouvons tous des sentiment et émotions qui influencent grandement nos actions — en mal, comme en bien —, mais ç'est pourquoi je dis qu'il est important de bien choisir les termes et de faire preuve de discernement. « Aider les autres » relève bien moins d'une « morale universelle et naturelle », au sens de règles dictées, que de la résultante d'une foule d'autres facteurs.
L'incorruptible a écrit :...On applique cette notion de morale auprès de nos proches que l’on aime sans nécessairement penser que cela vient de Dieu ou d’une forme de culture.
En effet, parce que nous somme naturellement plus liée émotionnellement à ces derniers.
L'incorruptible a écrit :...On ne respecte pas ce principe moral, parce que c’est simplement logique, mais parce qu’on veut faire le bien à ceux qu’on aime.
En effet, mais cela nous semble également logique de faire du bien à ceux qu'on aime. Mais profondément, tout ceci (au niveau des explications, des interprétations) n'est qu'une rationalisation pour cadrer avec la « consonance cognitive » que nous sommes de « bonne personne » et qu'il y a un principe « du bien » à quelque part dans l'humain ou dans l'univers. Malheureusement, la majorité des expériences en psychologie expérimentale et en psychologie comportementale (Béhaviorisme) tendent à démontrer que ce genre de notion sont en fait des chimères. Nous réagissons à des stimulus, des émotions, des sentiments, etc. Tout ce qu'on peut « calquer moralement » par-dessus ces comportements n'est qu'interprétations, dans un sens, ou dans un autre.
L'incorruptible a écrit :...« Laisser aux autres faire, ce que nous nous permettons soi-même de faire. » Cette affirmation signifie qu’il n’y a plus de règles à respecter..
Pas du tout, tu fabriques encore une pente glissante : ...« qui consiste à prétendre qu'un compromis donné doit être refusé car il amorcerait un cercle vicieux, qui conduirait progressivement mais fatalement à une catastrophe.» (source:
Wikipedia)
Si je me permets de faire X,Y et Z, il est seulement logique que je n'empêche pas autrui de faire également X, Y et Z ! En rien cela ne m’empêche de me mettre d'accord avec ces derniers pour établir certaines règles et nous interdire tous de faire A, B et C !
L'incorruptible a écrit :...Si par exemple, je décide de me droguer, de m’autodétruire [...] je devrais le laisser faire aux autres?[/
(J'ai l'impression que tu uses de certaines rhétoriques sans en avoir conscience.) Oui, s'il tes possible de les faires et que tu t'octroies le droit des faires, ce serait insensé de les interdire aux autres non ? (En terme de droit.) Mais on est pas des « machines » qui fonctionnent uniquement en « 0 ou 1 », il est évident que tu n'as pas par contre à encourager ces actes, c'est une grande nuance!
L'incorruptible a écrit :... ou conduire en état d’ébriété sur la route et même de torturer un être vivant, ce que je me permets de faire, je devrais le laisser faire aux autres?
Bien imagine que tu le fais et qu'en plus tu interdis aux autres de le faire ! C'est encore pire, « moi je fais ce que je veux, même si ça fait des souffrances aux autres, mais vous, je vous l'interdis »
Mais tes exemples ne sont pas appropriés, car quand je dis que je dois permettre aux autres de faire ce que je me permets de faire, je parle d'égalité en terme de droit, ça exclut forcement tout ce qui est « conflictuel» (concrètement) envers les autres, leur liberté, leur bien-être. Et surtout, logiquement, ça exclut aussi les propres règles que j'enfreins moi-même !
Tout n'est pas seulement que « tout noir » ou « tout blanc » L'incorruptible
