Dans certaines sociétés traditionnelles (notamment au niveau du nord-ouest de la Californie actuelle), y compris celles où l'accumulation de richesses est considéré comme un but noble et honorable, les possessions d'un mort étaient détruites ou redistribuées plutôt que transmises à sa descendance. Chez d'autres (!Kung, mais assez généralisé ailleurs), un individu considéré comme trop narcissique ou charismatique reçoit brimades ou humiliations pour prix de ses vantardises. De façon assez fréquente, il est virtuellement impensable de refuser nourriture ou logement à un membre de la tribu (ce qui évite de mettre en place des dynamiques d'échange déséquilibrées faisant courir à terme le risque d'une concentration des pouvoirs). Chez les tribus des grandes plaines américaines, les vastes rassemblements lors des chasses au bison nécessitaient la mise en place d'une distribution contraignante des rôles, et donc d'une police dont les membres provenaient chaque année d'une tribu différente.uno a écrit : 29 mars 2024, 22:32 Comment cela? Quels gardes fous? Pourquoi voulaient-ils empêcher une nouvelle Cahokia et a-t-on la preuve qu'ils ont seulement voulu l'empêcher? Les sociétés amérindiennes étaient éparses à l'arrivée des Européens et oscillaient entre alliances, rivalités et guerres. Je ne vois pas où s'intègre cette présente spéculation que tu mentionnes à présent ici.
Des solutions très répandues dont ils est fort possible qu'elles, ou d'autres, aient été utilisées après la disparition de Cahokia. Beaucoup de sociétés traditionnelles disposent d'efficaces mécanismes de contre-pouvoir tels ceux que je viens de décrire, justement dans le but de prévenir l'apparition d'inégalités sociales trop sensibles.
Empêcher l'émergence d'un Etat tyrannique et centralisé me paraît présenter des avantages évidents pour les habitants d'une région qui tomberaient sous sa coupe.
Avant 3100 si ma mémoire est bonne.Là aussi Ur avant les Rois, c'est-à-dire aux débuts de la civilisation sumérienne c'est obscure, d'ailleurs est-on sûr qu'ils n'avaient pas de rois ou autre chefs? De plus par la suite la civilisation s'est développé et avait semble-t-il dynasties, administration, bref ce qui ressemble furieusement à un État en bon et due forme.
Les indices sont bien évidemment indirects, mais ils reposent sur une absence de différentiation dans l'architecture, la taille et l'emplacement des maisons, ainsi que dans la richesse des objets présents dans les habitations. Cette même organisation apparemment égalitariste se retrouve à Çatal Höyuk (Turquie, VIIe millénaire av. J-C) et Talyanky (Ukraine, fin du IVe).
Et, effectivement, l'instauration des dynasties à Ur a succédé à cette période. Par contre, il semblerait que l'administration (au niveau des temples, qui représentaient apparemment des instances d'unités de production relativement centralisées) prédate l'autocratie.
J'ajouterais que, selon Graeber & Wengrow, une des 3 conditions nécessaires à la possibilité fonctionnelle d'une société libre et égalitaire réside en la possibilité pour ses membres de la quitter à volonté pour s'installer ailleurs. Ce qui était souvent faisable autrefois ne l'est plus aujourd'hui, l'émigration impliquant des difficultés légales, administratives, financières et pratiques disqualifiantes pour la grande majorité de la population mondiale. Sans compter que les terres libres sont en bien moindre disponibilité.Là-dessus je tombe globalement d'accord. Mais justement c'est bien pour cela qu'on ne peut pas appliquer les préceptes de ces sociétés à nos civilisations modernes bien plus complexes.
Merci à nikola de m'avoir conseillé le bouquin, Je ne suis pas toujours convaincu par les conclusions avancées par les auteurs, mais ils m'ont cependant permis d'entrevoir l'incroyable niveau de complexité et de diversité que peuvent déployer les organisations humaines.
Cela peut paraître évident. Mais de telles assertions sont trop vagues pour servir à quelque chose (et seront ou non triviales en fonction de l'acception que tu donnes aux termes utilisés). À quel type et niveau de violence fais-tu référence ? Perpétrée par qui ? Avec le consentement de qui ? Dans quel but et selon quel plan ? Quelles actions correspondent à cette qualification ? La simple répression d'une liberté est-elle une violence ?Toutes les sociétés ont utilisé la violence, car l'usage de la violence a été nécessaire, à la naissance, au développement et au maintient de ces sociétés.