jean7 a écrit : 10 nov. 2023, 00:56
Je veux dire, au long terme.
Un problème de violence réglé par la force n'est pas réglé. Il est reporté.
Mais surtout, il faut prendre ces problèmes en amont.
Je ne vois aucun problème de violence qui n'aurait été désamorcé par les bonnes paroles au bon moment. Paroles d'éducation, d'instruction, de partage.
Sans elles, la violence fait boule de neige. Et c'est autour des tombes qu'on parle, un peu.
Sur du long terme, oui.
A condition que le processus soit pensé, réfléchi, appliqué, entretenu, inscrit obligatoirement dans une formation initiale et continue dans le cas de l'enseignement.
Beaucoup de dispositifs devraient fonctionner en ce sens en France (harcèlement scolaire par exemple), ce n'est toujours pas le cas, les enseignants le déplorent assez.
En France, on n'a jamais le temps, ça coûte toujours trop cher, on suppose que les principaux concernés savent, on attend bêtement que les problèmes surgissent avant de s'exciter et d'en remettre une couche dans l'urgence jusqu'à la prochaine étape.
La sale manie rédhibitoire bien française, c'est qu'il existe des spécialistes, rodés, avec des résultats effectifs sur le terrain, que l'on n'écoute pas ou trop peu. Ce qui prédomine également, c'est le bénévolat, rarement pris en compte, souvent considéré comme normal, ce qui finit par épuiser les bonnes volontés.
S'ils ont le malheur de ne pas être dans les petits papiers de l'administration, les institutions se méfient d'eux, bureaucratiquement la lourdeur du fonctionnement exécrable écrase les initiatives positives, d'autant plus que ce formalisme étatique est dans la plupart des cas déconnecté du terrain.
Le cas est toujours flagrant concernant l'Éducation Nationale, où il existe deux axes majeurs: celui du pédagogique, du travail sur le terrain et le second correspondant à la gestion administrative des établissements et des personnels scolaires qui prime, ministère de Bercy oblige. Le premier n'a pas la main, et aucune réforme ne s'est attaquée efficacement et durablement à ce problème, en dépit des belles paroles et promesses qui n'ont pas manqué. La situation est ubuesque parce que la communication et la compréhension entre ces deux pôles n'existent pas ou trop peu, générant des situations ubuesques.
L'inertie est prodigieuse et ahurissante. Cette inertie, cf. la comparaison avec le "mammouth", est admise, mais on en reste là. C'est comme ça, on n'y peut rien, et on ne manifeste que trop peu l'envie de changer de modèle alors que ce dernier est décrié depuis des lustres!!!
Pourtant, il suffirait de peu de choses, avec de la volonté, du courage, et de la confiance.
C'est de l'ordre de la responsabilité politique prioritaire.
Dans le cas du harcèlement scolaire, il y eut un sursaut en 2012 et une volonté ferme en 2023... avec un nombre de suicides de jeunes et plusieurs plaintes déposées contre l'Education Nationale par des familles. Les procès sont en cours. La manifestation de l'absurde dans sa pure stupidité et sa pleine cruauté.
Il y eut pourtant des avancées, avec des résultats, dans l'académie de Clermont-Ferrand, avec le soutien d'un recteur, en 2006. Mais...
Pour l'instant, Gabriel Attal semble avoir relancé le débat avec des prises de mesures fortes. A suivre sur le plan pérennité.
https://www.lefigaro.fr/faits-divers/su ... e-20230916
2006...
https://www.centreresis.org/team/bertrandgardette/
Quand la France, et à fortiori l'Éducation Nationale, est à la traîne et que l'institution scolaire n'est pas capable de s'emparer d'initiatives novatrices...
Combien d'années perdues, combien de jeunes et de familles sacrifiées...Les ressource et les outils existent...
https://www.esf-scienceshumaines.fr/edu ... sible.html
La dynamique du harcèlement scolaire, avec son corollaire le cyberharcèlement, s'inscrit dans le traitement de la violence et représente un enjeu majeur avec des conséquences sur le plan comportemental et sur les strates sociétales actuelles et futures.
Nous atteignons des sommets sur le plan dérives!
Un problème de violence réglé par la force n'est pas réglé. Il est reporté.
Mais surtout, il faut prendre ces problèmes en amont.