Le cycle dans lequel sont rentrés certaines espèces animales, dont celle humaine, se traduit sur le plan des interactions par une nécessaire coopération entre les membres du groupe, avec une grande complexité des relations et structures sociales, des petits très gourmands en énergie, une grande longévité, une fécondation limitée,...
Le cerveau, avec cette notion "d'intelligence" à manipuler avec des pincettes, et des précautions, fait partie dun ensemble dont il apparaît qu'il est très difficile et très hasardeux de dissocier les éléments les uns des autres.
Jean-Jacques Hublin en quelques phrases propoune synthèse des axes de recherche en cours:
https://m.youtube.com/watch?v=Y8A0nhVqvQ0
André Leroi-Gourhan, c'est une chose, mais il y a eu des progrès depuis, avec de nouvelles connaissances dont certaines (notamment en génétique) conduisent à revoir plusieurs hypothèses initiales.
Ce qui n'enlève rien à l'approche pluridisciplinaire de cet immense chercheur qui a contribué à poser de nombreux jalons.
Pascal Picq, avec d'autres chercheurs, a proposé de nouveaux scénarios en reprécisant le rôle et les potentialités des femmes des époques préhistoriques.
Il y a plus d'interrogations que de certitudes dans les démarches. Par exemple, pour l'art pariétal, la découverte de la grotte Cosquer en 1991. Lerou-Gourhan est décédé, trop tôt, en 1986, pour profiter de cette découverte.
@ Jodie
Tu poses des questions pertinentes, mais les réponses devront attendre si tant est qu'il soit possible de disposer d'apports compte-tenu de l'extrême complexité des structures du développement du vivant.
Il faut également garder à l'esprit que nous avons à faire à une diversité de situations initiales et non d'une uniformisation, ce qui ne fait que rajouter à la complexité.
Sur le plan de la préhistoire, certains groupes de sapiens ont cohabité avec des néandertaliens, des échanges se sont produits. Lesquels et à quel degré, pour être suffisamment significatifs ? Nous n'en savons rien ou trop peu (patrimoine génétique indiquant cette présence d'échanges)
D'autres groupes de sapiens n'ont apparemment pas croisé la route d'autres espèces.
Par la suite quelles furent les conséquences pour les descendances de ces groupes ? C'est à dire, quelles furent les répercussions pour les différentes aventures humaines, comment et pourquoi ? Ça en fait un paquet de questions.
Si on privilégie la voie de l'anthropomorphisme, on est assuré de s'égarer et de négliger des données.
Le cas du paon: une "curiosité" étudiée par les scientifiques:
https://www.zoom-nature.fr/la-traine-du ... -handicap/
Extrait...
C'est à dessein que j'ai parlé de conduite "anthropomorphique"

:
...Un exemple illustre merveilleusement bien le travail de recherche scientifique : ce n’est pas parce que un fait semble a priori évident (la traîne est forcément un handicap aux déplacements) qu’il est valide pour autant : la traîne est peut-être un handicap (principe de précaution indispensable en science !) mais pas là où on le prétendait ! Alors peut-être faut-il chercher « à l’intérieur » ?
On sait que la production d’hormones sexuelles mâles (testostérone et dihydrotestostérone) peut avioir un effet négatif sur la réponse immunitaire, i.e. les moyens de défense du corps contre les agressions d’agents pathogènes ; le système immunitaire peut réagir via ce qu’on appelle la réponse humorale par la production d’anticorps (substances chimiques qui neutralisent l’agent étranger ou antigène) par des globules blancs ou leucocytes. Inversement, lors de la mise en place d’une telle réponse humorale (par exemple suite à un début d’infection), on peut observer une baisse de la production des hormones mâles via un rétrocontrôle négatif sur l’ensemble hypophyse/hypothalamus. Donc, immunité et production d’hormones mâles interfèrent fortement ce qui soulève des problèmes quand on est un mâle en pleine période de reproduction, soumis au stress et se nourrissant moins, donc potentiellement plus fragile par rapport aux infections.
Des expériences ont été conduites sur des paons mâles en liberté à partir d’analyses de sang avant et après une « épreuve » immunitaire non nocive : une injection de globules rouges de mouton considérés comme antigène et suscitant une réponse humorale spécifique (fabrication d’anticorps anti-globules rouges de mouton). Les paons mâles avec les traînes les plus longues et comptant le plus de plumes tendent à avoir des niveaux d’hormones mâles circulantes plus élevés et un moindre niveau de globules blancs circulants. Autrement dit, la production d’ornements les plus exagérés s’accompagnerait d’un coût immunitaire sous forme de moindre capacité de défense en cas d’infection. Le handicap se situerait donc à ce niveau et avoir une traîne très développée signifierait « je suis un super mâle capable de surmonter cette épreuve bien que je sois moins protégé ! ».
Rien n'est évident, rien ne va de soi.
Ce qui signifie que la mesure et la prudence, dans les approches, sont encore les meilleures attitudes à adopter pour éviter de s'égarer bêtement.
L'exemple du paon, à ce titre, est un très bon indicateur

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