Nevroses et Psychoses

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Nicolas78
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Nevroses et Psychoses

#1

Message par Nicolas78 » 11 août 2015, 13:53

Ha :)
Ça fait longtemps que je n'avais pas ouvert un petit sujet concernant la psychologie et ses notions de psychoses et de névroses.
Un domaine ou je me considère plus zozo que zézé.
Un domaine ou certaines observations/interprétations Freudienne me tiennent encore le corps, faute d'explications alternatives qui me convienne. A par la possession :mrgreen:

Blague à part, je ne croie pas à l'inconscience dans le sens Freudien du terme, mais paradoxalement je pense que le refoulement de certaines idées ou pensées, vues comme inadmissible par un système de valeurs/croyances, peuvent avoir un impact sur le psychisme et sur le comportement. Ça me parait même évident mais je crains que cette évidence ne soit pas très solide.

J'était entrain de lire un truc, plus ou moins zozotypé, mais intéressant (amha) :
http://www.formation-psy-coach.com/publ ... ychose.pdf

On peu y lire ceci :
Une belle-mère est amoureuse de son beau-fils, sa fille vient de mourir d’un accident de voiture est
ébranlée, devant le lit de mort de sa fille, un fantasme fait irruption sans sa conscience : « maintenant
il est libre, je peux faire l’amour avec lui ». Ce fantasmes est aussitôt refoulé. Le mécanisme
psychotique va mettre dans un premier temps un déni de la réalité, dans les mécanismes névrotiques,
face à l’échec du refoulement il y aura mise en place de symptômes hystériques, obsessionnels ou
phobiques. Ainsi dans les deux cas, tout ou partie de la réalité va être transformé, pour interdire la
prise en conscience de la pulsion et de son fantasme. Dans un deuxième temps, le moi va essayer de
ré-agencer aux frais du ça la relation à la réalité.
Avant de commencer les question :
Premièrement, et afin de ne pas trop tartiner la planche à dessin (qui est déjà bien gribouillé)...laissons de coté la notion de "moi" que je trouve totalement inutile, je l'ai laissée dans la citation uniquement pour ne pas déformer le contexte.
Mais ce "moi" n'est pas utile, je pense, pour répondre à mes questionnements.
Ensuite, par "pulsion" (celui à l'origine du fantasme), je n'entend pas par la la notion de la pulsion de type Freudienne, mais simplement d'une pensée incontrôlée et subite (presque de type réflexe) suivie d'un fantasme.

Longue intro...bref.

j'aurais aimé vôtre avis sur quelques petites choses :

1 - La pensée initiale (qui est un fantasme) de la belle mère est t'elle pathologique ?
2 - La pensée, considéré comme inadmissible (et est-ce vraiment le cas ?) n'a t'elle pas réellement une chance de provoqué des dommages psychiques sur l'individu qui en prend conscience et qui doit la contrôler pour ne pas aller plus loin.
Sois par peur de passer à l'acte, sois parce-que le passage à l'acte peu être réalisé ?
3 - Et t'il possible, enfin, que ce type de pensée sois possible chez un individu, mais demeure difficile à provoquer par le biais d'un système de valeurs...système qui serait donc un système de refoulement "efficace" (mais pas totalement disons), et donc possiblement un "filtre" (plus ou moins fragile et en tension) de la maladie mentale et qui peu "exploser" dans le cas ou ce système de valeurs qui filtre la pensée venait à se fissurer (par exemple à cause de la prise de drogue ou en cas de choc psychique important comme un syndrome post-traumatique ou même dans une situation extrêmement difficile mais aussi vue comme salvatrice) ?

J'introduit ce message dans un questionnement futur que j’espère plus précis sur la notion des pensées incontrôlées, souvent anxiogènes par ailleurs, qui pour bcp de personnes qui en sont victimes finissent par rentrer dans une forme de dépression ou passe à l'acte par des formes diverses d’autodestruction (afin de s’inhiber ?) (j'ai l'impression).

Ps : je ne fait pas intervenir l'inconscient Freudien (que je remplace par un "filtre" en faite...bon...), puisque ça ne nous aiderait pas, au contraire.

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Pepejul
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Re: Nevroses et Psychoses

#2

Message par Pepejul » 11 août 2015, 13:56

https://youtu.be/4WjQ7PoepZE

"Un psychotique c'est quelqu'un qui est persuadé que 2 et 2 font 5 et ça lui va très bien alors qu'un névrosé sait pertinemment que 2 et 2 font 4 et ça le rend malade....." Desproges.
On a tort d'écrire tord ! Le prochain qui fait la faute je le tords !

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Nicolas78
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Re: Nevroses et Psychoses

#3

Message par Nicolas78 » 11 août 2015, 14:03

:a2:
C'est bien vrai.

Sauf que t'oublie qu'il y à des gens qui développent les deux en même temps :mrgreen:

Edit : putain quand j'ai découvert Desporges, j'ai regardé ses spectacles en DVD chez un ami, durant 2 jours.
Sans m'informer sur lui.
Chose que je fit ensuite...je pense que j'ai rarement ou jamais ressentit de la tristesse plus de quelques temps suite à la mort d'une personne connue, mais la ça ma vraiment fait chier et ça continue à me faire chier qu'il soit mort.
Dernière modification par Nicolas78 le 11 août 2015, 14:08, modifié 1 fois.

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eatsalad
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Re: Nevroses et Psychoses

#4

Message par eatsalad » 11 août 2015, 14:04

Salut Nicolas,

As tu une photo de ta belle mère, afin que je te dise si tu es névrosé ou psychotique ?
"N’a de conviction que celui qui n’a rien approfondi."

Emil Michel Cioran

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Nicolas78
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Re: Nevroses et Psychoses

#5

Message par Nicolas78 » 11 août 2015, 14:15

Hi hi
Plus rien à craindre je vais mieux :lol!:

(ARK ?)

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eatsalad
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Re: Nevroses et Psychoses

#6

Message par eatsalad » 11 août 2015, 14:37

Nicolas78 a écrit :Hi hi
Plus rien à craindre je vais mieux :lol!:

(ARK ?)
Tant mieux ;)
"N’a de conviction que celui qui n’a rien approfondi."

Emil Michel Cioran

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Kraepelin
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Re: Nevroses et Psychoses

#7

Message par Kraepelin » 11 août 2015, 15:35

Nicolas78 a écrit :
1 - La pensée initiale (qui est un fantasme) de la belle mère est t'elle pathologique ?
Non!
Nicolas78 a écrit :2 - La pensée, considéré comme inadmissible (et est-ce vraiment le cas ?) n'a t'elle pas réellement une chance de provoqué des dommages psychiques sur l'individu qui en prend conscience et qui doit la contrôler pour ne pas aller plus loin.
Oui, la prise de conscience est potentiellement dommageable.
Nicolas78 a écrit :Sois par peur de passer à l'acte, sois parce-que le passage à l'acte peu être réalisé ?
Dans le cas que tu présentes, ce n'est pas le désir d'avoir des rapports sexuelles qui est inadmissible. Ce qui est inadmissible, pour la mère, c'est de découvrir qu'elle est sur le point de se réjouire de la mort de sa fille.
Nicolas78 a écrit :3 - Et t'il possible, enfin, que ce type de pensée sois possible chez un individu, mais demeure difficile à provoquer par le biais d'un système de valeurs...système qui serait donc un système de refoulement "efficace" (mais pas totalement disons), et donc possiblement un "filtre" (plus ou moins fragile et en tension) de la maladie mentale et qui peu "exploser" dans le cas ou ce système de valeurs qui filtre la pensée venait à se fissurer (par exemple à cause de la prise de drogue ou en cas de choc psychique important comme un syndrome post-traumatique ou même dans une situation extrêmement difficile mais aussi vue comme salvatrice) ?
Pas claire ta question. Tu semble te gargariser comme un psychanalyste lacanien ... :a2: :a2:
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell

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Nicolas78
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Re: Nevroses et Psychoses

#8

Message par Nicolas78 » 13 août 2015, 02:36

Salut Kraeplin,

Merci pour ta réponse.
Dans le cas que tu présentes, ce n'est pas le désir d'avoir des rapports sexuelles qui est inadmissible. Ce qui est inadmissible, pour la mère, c'est de découvrir qu'elle est sur le point de se réjouire de la mort de sa fille.
Oui je m'en doute bien, or il est bien possible de se réjouir de cette mort pour une raison x ou y, tout en souffrant (et donc c'est pas réjouissant) de la mort en question...non ?
En même temps, surement pas (à moins de pouvoir gérer deux pensées générant deux sentiments), mais dans la même personnalité et de façons plus ou moins entremêlé, je pense que oui (?).
L'un n’empêche pas l'autre pour le même cas avec une seul situation amha (réjouissance pour x raisons et tristesse pour y raisons).
Pas claire ta question. Tu semble te gargariser comme un psychanalyste lacanien ... :a2: :a2:
Ha nan tu peu "m'insulter" de Freudien si tu veut, mais Lacan non :mrgreen:
C'est mon style syntaxique qui donne cet effet hihi.

Je voulais dire, en gros : est-ce possible qu'un individus ayant la capacité de penser X (ou étant pousser à le faire, mais sans totalement le faire), ne pensant pas X, puisse souffrir de ne pas pouvoir le faire.
En gros, réprimer une pensée sans la connaitre totalement, mais disons juste son "introduction"...puis son inhibition.

Ouai c'est louche, voir illogique et à tendance irréfutable...j'essaye d’affiner :
Un malaise psychologique qui est une manifestation du problème X, pourrait t'il se manifester autrement que par la pensée entièrement formée (qui est interdite par l'individu), et donc protéger la personne de la pensée X (complète donc) tout en risquant de frustrer cette "pré-pensée" (disons semi-conscience et en tentative de contrôle par des mécanismes de défenses) et donc d’aggraver une pathologie ?
J'essaye de trouver une sortie/solution de l'ordre de l’hypothèse réfutable...difficilement :mrgreen:

J'ai trouvé les contraintes sociales plutôt simples comme exemple : la société empêche les individus de faire ou de penser certaines choses, est-ce que cela pourrait avoir un effet néfaste ?
En gros, même sans penser à X, on souffre de ce qui empêche X de s'exprimer ou d'une sorte d’état de pré-penser.

Si il y à prise de conscience, cela pourrait t'il aussi être bénéfique (et pas que négatif) ?

Dernière questions : Que pense tu de la notion de pulsion ? Et de pensées invasives (incontrôlables ?) ?
Et les pensées invasives* pouvant entraîner des peurs de passage ou des passage à l'acte que je qualifierait de pulsion (TOC par exemple) ?
C'est donc en deux temps, pensée invasive d’abord, pulsion ensuite. Ou alors la peur de la pulsion fait partie aussi de la cause du TOC ? (anxiété généralement)

*De l’ordre de la névrose il me semble, une forme de pensée avec un fonctionnement de type TOC, et avec une peur de celles si et un besoin de contrôler l'intrusion.

Edit : tu dit que la pensée de la mère n'est pas pathologique, or si cette pensée invasive concerne un sujet bien plus grave est-ce pathologique ?
Il faudrait différencier le fonctionnement de la pensée (pathologique ou pas donc) de la nature de cette pensée (bonne ou mauvaise etc).
Or on juge bien sur les deux ?

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PhD Smith
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Re: Nevroses et Psychoses

#9

Message par PhD Smith » 13 août 2015, 15:24

Kraepelin a écrit :Pas claire ta question. Tu semble te gargariser comme un psychanalyste lacanien ... :a2: :a2:
Jack était psychiatre de formation. Mais voici un exemple d'interaction Lacan/JPP
JPP a écrit :PERMUTATION DES POINTS CUSPIDAUX D'UNE CROSS-CAP.

Il existe une symétrie entre ces deux points, qui n'apparaît pas de prime abord.

A parte :

Pour la petite histoire, je me suis posé ce problème après avoir participé à une colloque sur la psychanalyse Lacanienne, à Aix-en-Provence, sur invitation du comité d'organisation. On se demande ce que vient faire la psychanalyse Lacanienne dans un exposé de géométrie. Lacan, aujourd'hui décédé, a énoncé en son temps des théories assez impénétrables sur la structure de notre mental, qui serait organisé selon lui autour d'une "objet petit a", véritable "centre organisateur du langage". Pour Lacan, tout est langage (d'où sa phrase célèbre "l'acte sexuel n'existe pas"). Maintenant qu'il est mort, ses paroles se diluent un peu. Mais de son vivant, ses conférences à l'Ecole Normale Supérieure faisait courir le Tout-Paris intello. Les célébrités du cinéma aimaient à s'y faire voir. On se battait pour écouter ses propos abscons. Une des ses élèves, Jeanne Granier-Deferre, on pourrait dire de ses fidèles (le lacanisme était quasiment structuré comme une secte dont Lacan était le Gourou (dont il adoptait d'ailleurs le costume, voir quelques documents TV), avait publié un livre intitulé "la topologie selon Jacques Lacan" (...). Lacan avait recherché une surface unilatère pour modèliser la structure géométrico linguistique de notre "psyché". Pourquoi unulatère ? Pour figurer ce qu'il appelait l'énantiosémie, le double sens.

L'idée est loin d'être sotte. Témoin la phrase célèbre de Lacan :

Un homme est un homme.
où les cinq caractères constituant le mot homme n'ont pas le même sens dans les deux parties de la phrase. A gauche le mot homme se réfère au mâle de l'espèce humaine. A droite : le mot se réfère à ses attributs culturels (virilité, comportement, etc). Selon Lacan, notre langage utiliserait sans cesse le double sens, dans une dualité signifiant-signifié, ce qui n'est pas idiot non plus. On pourrait s'étendre sur les idées de feu Jacques, mais cela nous entraînerait trop loin. J'y consacrerai un dossier, que j'intitulerai probablement : "JPP chez Jacques Lacan", plein d'anecdotes savoureuses. En effet Lacan se manifesta immédiatement, lorsque parut en 79 notre article sur le retournement de la sphère, dans le numéro de janvier de Pour la Science. Il appela d'abord l'aveugle Morin, co-auteur qui, allergique à la psychanalyse (et à beaucoup d'autres choses du reste), l'envoya sur les roses. Par curiosité, je me rendis rue de Lille, àParis, chez Lacan, c'est à dire au sanctuaire de la secte. Récit de ces entrevues dans ce futur dossier.

Que Lacan se soit orienté vers de l'unilatère pour modèliser le langage, bon. Par exemple, si vous prenez le mot MOT et que vous considériez son image en miroir, son image énantiomorphe, cela donne TOM, ce qui n'a rien à voir. Mais les choses se compliquent avec "cet objet petit a" (selon Lacan un "phallus lingusitique"). Tout le langage de l'homme serait organisé autour de celui-ci. D'où une autre phrase célèbre de lacan :

L'homme n'est pas un individu parlant mais un individu parlé.
Selon Lacan, l'homme ne serait qu'une machine à sécréter du langage, y compris lorsqu'il il fait l'amour, même en silence (un silence évidemment entièrement tissé de non-dits : pour Lacan le silence n'existe pas non plus...). Bref, l'homme ne ferait que circuler sur une "surface linguistique unilatère", entre signifiants et signifiés, dits et non-dits. Au centre de cet objet géométrico-linguistique, l'objet a, point du possible à penser mais de l'impossible à décrire : Dieu, ou "le père", peut-être, allez donc savoir. J'avoue que je n'ai jamais très bien compris. Mais après la mort de Lacan les psychanalystes Lacaniens, visiblement déboussolés par la disparition de leur gourou, tinrent à Aix un colloque, en avril 1978, et m'invitèrent en tant "qu'expert-géomètre". Au préalable il me passèrent le livre de Dame Granier-Deferre, cette "Topologie selon Jacques Lacan". Lacan avait choisi le point cuspidal central de la Cross-Cap (la seule surface unilatère qu'il savait manier) pour y situer son "objet petit a", y planter son "phallus linguistique". Tout de suite, j'imaginai une transformation permettant de "père-muter" les deux points cuspidaux. Ce fut un des thèmes de mon exposé, qui laissa la secte dans le plus complet désarroi (étant donnée la situation où ces 400 participants se trouvaient, au niveau psycho-analytique, je ne faisais qu'agraver les choses). Cette Cross-Cap, rebaptisée par Lacan le "fantasme fondamental", était donc dotée deux phallus lingusitiques au lieu d'un seul. J'essayai alors de sauver la situation en sortant une surface de Boy, fort à propos également unilatère, d'une caisse en carton, et en proposant à ces Lacaniens d'y planter leur "phallus linguistique", à l'unique pôle. Détails et suite de cette affaire dans ce futur dossier "JPP chez Lacan".

En refermant cette parenthèse, nous décrirons cette transformation que j'avais inventée à cette époque, permutant les deux points cuspidaux. Anecdotiquement, pour être mieux compris de mon auditoire, j'avais expliqué que l'opération d'invagination du point cuspidal C1 évoquait "un toucher vaginal chez une femelle de kangourou". En effet, les kangourous étant non placentaires, les trompes de Faloppe de la femelle débouchent directement dans l'appareil génital, exempt d'utérus, sauf erreur. Voir figure 19a et 19b.
Je vous fais grâce des figures 19a et 19b.
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Kraepelin
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Re: Nevroses et Psychoses

#10

Message par Kraepelin » 13 août 2015, 16:09

Nicolas78 a écrit : (...) est-ce possible qu'un individus ayant la capacité de penser X (ou étant pousser à le faire, mais sans totalement le faire), ne pensant pas X, puisse souffrir de ne pas pouvoir le faire.


Si je comprends ta question, oui, c'est ce que croient les psychanalystes.
Nicolas78 a écrit :En gros, réprimer une pensée sans la connaitre totalement, mais disons juste son "introduction"...puis son inhibition.
Les psychanlystes distinguent la répressions, qui est une processus conscient d'inhibition (Le réprime mon envie de frapper mon patron) du refoulement qui serait un processus inconscient (Il ne me traverserait jamais l'esprit de palper les seins de ma fille, non jamais!)
Nicolas78 a écrit :Un malaise psychologique qui est une manifestation du problème X, pourrait t'il se manifester autrement que par la pensée entièrement formée (qui est interdite par l'individu), et donc protéger la personne de la pensée X (complète donc) tout en risquant de frustrer cette "pré-pensée" (disons semi-conscience et en tentative de contrôle par des mécanismes de défenses) et donc d’aggraver une pathologie ?

Évidement! C'est le BA ba de l'explication de la névrose classique.
Nicolas78 a écrit : J'ai trouvé les contraintes sociales plutôt simples comme exemple : la société empêche les individus de faire ou de penser certaines choses, est-ce que cela pourrait avoir un effet néfaste ?

Il y a d'autres facteurs qui participent à l'inhibition et qui semblent plus d'ordre biologique.
Nicolas78 a écrit :Si il y à prise de conscience, cela pourrait t'il aussi être bénéfique (et pas que négatif) ?
Freud capitalisait là-dessus.
Nicolas78 a écrit :Que pense tu de la notion de pulsion ?
C'est une notion pratique pour les cliniciens.
Nicolas78 a écrit : Et de pensées invasives (incontrôlables ?) ?
Elles sont présentent dans des maladies très différentes. Par exemple, elles sont à la base du TOC où elles entraînent une importantes et perpétuelle bataille de la personne contre elle-même. Elles sont aussi présentes dans certains formes de psychoses où l'individus a perdu la bataille et attribut à ces pensées une réalité distingue de lui-même.
Nicolas78 a écrit : Et les pensées invasives* pouvant entraîner des peurs de passage ou des passage à l'acte que je qualifierait de pulsion (TOC par exemple) ?

Exacte!
Nicolas78 a écrit :C'est donc en deux temps, pensée invasive d’abord, pulsion ensuite.
Exactement l'inversse. C'est la pulsion qui entrainerait les pensées.
Nicolas78 a écrit : Edit : tu dit que la pensée de la mère n'est pas pathologique, or si cette pensée invasive concerne un sujet bien plus grave est-ce pathologique ?
[/quote] Ce ne sont pas les pensées qui sont pathologiques, c'est ce que la personne en fait.

Pensée : poignarder mon bébé

1er issue: le refoulement réussi. L'idée ne passe pas dans le champ de la conscience. Le refoulement est réussi et l'énergie de la pulsion est récupérée, transformée en autre chose. (non pathologique)

2ième issue: le refoulement échoue. La pensée passe dans le camp de la conscience. L'individu dispose de cette pensée en fonction de son attachement, de son sens moral et de sa capacité à anticiper les conséquences de ses actes. (non pathologique).

3ième issue: le refoulement échoue. La pensée passe dans le camp de la conscience et l'individu essaie de la réprimer de peur de passer à l'acte. Il développe alors des mécanismes d'évitement compliqués (mettre les couteaux sous clef) et vie dans la peur perpétuelle d'une situation où le passage à l'acte deviendrait possible (solution du TOC: pathologique)

4ième solution: le refoulement échoue et est remplacé par la projection. La pensée est perçu comme quelque chose d'étranger au moi. «C'est quelqu'un d'autre qui me trensmet, m'impose cette pensée!» (solution psychotique: pathologique)
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell

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Re: Nevroses et Psychoses

#11

Message par Lulu Cypher » 13 août 2015, 17:28

Bonjour Kraepelin,

À la lecture de ton dernier post en réponse à Nicolas j'aurais une question, peut-être un peu bébête, mais qui me tracasse un peu :
Kraepelin a écrit : [...] la répressions, qui est une processus conscient d'inhibition
[...] le refoulement qui serait un processus inconscient [...]
Nicolas78 a écrit : J'ai trouvé les contraintes sociales plutôt simples comme exemple : la société empêche les individus de faire ou de penser certaines choses [...]
De manière générale si je vous lis tous les deux j'aurais tendance à ranger la maîtrise de pensées asociales dans la catégorie des "répressions" ... pourrait-on imaginer que certaines de ces pensées puissent être refoulées inconsciemment à cause d'une pression sociale forte qui nous aurait conditionné ?

Et Dieu dit : « que Darwin soit »
------------------------------
Les animaux sont moins intolérants que nous : un cochon affamé mangera du musulman (P. Desproges)
------------------------------
Attention ce post est susceptible (lui-aussi) de contenir des traces d'humour. L'auteur tient à signaler qu'il décline toute responsabilité quant aux conséquences de leurs mésinterprétations.

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Re: Nevroses et Psychoses

#12

Message par Nicolas78 » 13 août 2015, 18:12

Évidement! C'est le BA ba de l'explication de la névrose classique.
Alors la question d'une partie de la pensée inaccessible mais inhibée avant sa formation dans la conscience est prise en compte en psychologie ? Car on intègre ici une notion, aux mieux, de semi-conscience de la pensée, car un mécanisme "protège de la pensée"...or c'est plus ou moins irréfutable non ?
Exactement l'inversse. C'est la pulsion qui entrainerait les pensées.
Pardon oui, c'est plus logique dans ce sens.
Ce ne sont pas les pensées qui sont pathologiques, c'est ce que la personne en fait.

Pensée : poignarder mon bébé
J'ai un peu de mal à admettre qu'une telle pensée ne soit pas considéré comme pathologique autrement que par des critères qui ne sont plus trop du domaine de la science.
Qu-est ce qui fait que la pensée n'est pas pathologique ? Si elle produit un mal-être ou au contraire un plaisir...elle devrait pouvoir l’être non ? Et ce avant de partir dans le champs des issues 1, 2 et 3...et avant même l'action (la réaction) de la personne qui pense ça.
1er issue: le refoulement réussi. L'idée ne passe pas dans le champ de la conscience. Le refoulement est réussi et l'énergie de la pulsion est récupérée, transformée en autre chose. (non pathologique)
C'est pour cette raison que j'introduit une forme de "demi-pensée", inhibée, qui atteins la conscience mais qui ne se forme pas totalement à la compréhension...
Car en l’état, l'issue 1 ne diffère pas d'une affirmation irréfutable : si la pensée n'est pas consciente, elle n'existe possiblement pas...

En faite, je cherche une alternative entre la répression et le refoulement.
Justement pour tenter de répondre à la question de Lulu :
pourrait-on imaginer que certaines de ces pensées puissent être refoulées inconsciemment à cause d'une pression sociale forte qui nous aurait conditionné ?
Car je ne voie pas comment les névroses peuvent se formées sans l'intervention d'une inhibition qui crée une tension chez la personne et qui lui donnerais des pulsions.
Et si c’était entièrement un fait de la conscience et pas de processus d'intrusion incontrôlée et de défense (qui manifestement sont difficilement explicable consciemment par un patient...), il n'y aurait rien à contrôler...si ?
J'aid u mal à imagé une névrose et des problèmes mentaux comme n’étant pas le fait d'une pression sur la conscience...(en gros il y à des invasions de pensée et des pulsions "inconscientes"...ou plutôt à demi-consciente car l'intrusion est en imbrication avec l’inhibition en même temps...en gros la conscience se protège, il faut donc introduire une notion proche de l'inconscience ou de sas, sinon elle ne se protégerais pas...
Mais le but est de ne pas tomber dans l'affirmation irréfutable.

En psychologie, on admet la névrose, mais pas l'inconscience.
On l'explique donc peu clairement, et par rapport aux processus qui suivent la pulsion (en gros la réaction consciente du patient face au malaise mentale, comme le sang sur une plaie, l'explication théorique est donc post-traumatique mais j'aimerais en savoir plus sur le moment M du problème :mrgreen: )

D'autant plus que parfois, les personnes ne savent pas bien pourquoi elles on des TOC par exemple (bien qu'elle savent être anxieuses).
Il y a d'autres facteurs qui participent à l'inhibition et qui semblent plus d'ordre biologique.
Très intéressant, ça m’éviterait d'utiliser que des excuses de valeurs, de morales ou de pressions sociale que je trouve trop abstraites (mais très inintéressantes aussi).
Ce qui me parait être plus scientifiquement clair :mrgreen:
Ta des conseil de lectures ?

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Re: Nevroses et Psychoses

#13

Message par Kraepelin » 13 août 2015, 18:44

Lulu Cypher a écrit : De manière générale si je vous lis tous les deux j'aurais tendance à ranger la maîtrise de pensées asociales dans la catégorie des "répressions" ...
Je crois que c'est ça.
Lulu Cypher a écrit : pourrait-on imaginer que certaines de ces pensées puissent être refoulées inconsciemment à cause d'une pression sociale forte qui nous aurait conditionné ?
Absolument! Mais je crois que le mécanisme apparait lorsque le désaveux sociale se combine à autre chose.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell

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Re: Nevroses et Psychoses

#14

Message par Kraepelin » 13 août 2015, 18:55

Nicolas78 a écrit :
Évidement! C'est le BA ba de l'explication de la névrose classique.
Alors la question d'une partie de la pensée inaccessible mais inhibée avant sa formation dans la conscience est prise en compte en psychologie ? Car on intègre ici une notion, aux mieux, de semi-conscience de la pensée, car un mécanisme "protège de la pensée"...or c'est plus ou moins irréfutable non ?
Plus ou moins, oui!
Nicolas78 a écrit :
Ce ne sont pas les pensées qui sont pathologiques, c'est ce que la personne en fait.

Pensée : poignarder mon bébé
J'ai un peu de mal à admettre qu'une telle pensée ne soit pas considéré comme pathologique autrement que par des critères qui ne sont plus trop du domaine de la science.
C'est normale et sain que tu crois ça. Ça montre que les inhibitions sont bien installées dans ton esprit.
Nicolas78 a écrit :Qu-est ce qui fait que la pensée n'est pas pathologique ?
Je ne sais pas dire autrement que ce que j'ai dit. ce ne sont pas les pensées qui sont pathologiques. Ce sont les solutions (les issues) plus ou moins saines qui déterminent ce qui sera pathologique.

Nicolas78 a écrit :
1er issue: le refoulement réussi. L'idée ne passe pas dans le champ de la conscience. Le refoulement est réussi et l'énergie de la pulsion est récupérée, transformée en autre chose. (non pathologique)
C'est pour cette raison que j'introduit une forme de "demi-pensée", inhibée, qui atteins la conscience mais qui ne se forme pas totalement à la compréhension...


Tu penses à peu près comme Freud.
Nicolas78 a écrit :Car en l’état, l'issue 1 ne diffère pas d'une affirmation irréfutable : si la pensée n'est pas consciente, elle n'existe possiblement pas...
À moins de prévoir son effet et de vérifier que cet effet se produit.
Nicolas78 a écrit :En faite, je cherche une alternative entre la répression et le refoulement.
En thérapie cognitive, le but est justement de trouver une alternative.
Nicolas78 a écrit : En psychologie, on admet la névrose, mais pas l'inconscience.
Ça dépend des psychologues. La plupart admettrons, au contraire, l'existence de l'inconscient.

Nicolas78 a écrit :D'autant plus que parfois, les personnes ne savent pas bien pourquoi elles on des TOC par exemple (bien qu'elle savent être anxieuses). Et elles savent aussi pourquoi elles le sont.
Nicolas78 a écrit :
Il y a d'autres facteurs qui participent à l'inhibition et qui semblent plus d'ordre biologique.
Très intéressant, ça m’éviterait d'utiliser que des excuses de valeurs, de morales ou de pressions sociale que je trouve trop abstraites (mais très inintéressantes aussi).
Ce qui me parait être plus scientifiquement clair :mrgreen:
Ta des conseil de lectures ?
Je vais y penser. Il y a longtemps que je potasse plus ça.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell

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Pooh
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Re: Nevroses et Psychoses

#15

Message par Pooh » 16 août 2015, 17:47

Salut Nicolas !
Peut-être chercher de ce côté ?
Pour tenter de trouver des facteurs biologique de l'inhibition.


Laborit

Je ne sais pas si cet ouvrage est dans la bibliographie de Kraeplin.

Édition :
Ajout d'un site
http://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_03 ... r_que.html

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