Croyez-vous vraiment que la notion de Dieu soit indispensable et indissociable, dans l'absolu, de celle du "bien"? Je ne crois pas. Je pense que si l'"éthique" d'un athée vous paraît "empruntée à la société religieuse"*, c'est bien parce que, culturellement, nous vivons dans une société qui a évolué autour des questions religieuses. Le "bien" que pourrait rechercher un athée (ou plutôt d'un agnostique) n'est pas fondamentalement différent de celui d'un croyant, simplement il ne l'attribuera pas à un Dieu quelconque (ce texte romancé, en anglais donne en partie la réponse à votre 2): http://www.thehappyheretic.com/2-99.htm ). Laisser à l'homme les actions de l'homme, que le croyant attribueraient à Dieu, est le principe d'un humanisme agnotisque. Mais, toutes ces questions reposent sur la définition que vous donnez à "bien" et il n'existe pas de réponse simple.
Si vous pensez que la religion est seule dépositaire du bâton et de la carotte qui devraient orienter l'Homme vers le bien. C'est simplifier les possibilités, non? La carotte peut être le simple fait d'être heureux (pas besoin de Dieu pour l'être) et le bâton le risque d'être blessé en retour d'actions égoistes (toujours pas besoin de Dieu).
Pour les exemples, il est vrai qu'ils sont durs à trouver. En partie, comme Florence le mentionnait, parce que les croyances ne sont pas systématiquement avouées et parce que personne n'est noir ou blanc. Même quelqu'un comme L-F Céline, pas spécialement le plus grand saint qui ait existé, recherchait grandement le "bien" à travers son métier de médecin.
Jean-François
* Je pense que votre affirmation demande à être un peu plus soutenue car, dit comme ça, c'est un peu gratuit. En quoi, par exemple, respecter la vie d'autrui est-il forcément un "emprunt" à une religion? Votre affirmation n'est-elle pas plutôt le reflet de votre incapacité à vous détacher de l'idée que la religion régit tout? D'ailleurs, on constate souvent que les Eglises adaptent leur discours à l'évolution sociale plutôt que l'inverse, ce qui laisse croire que l'emprunt ne se fait pas seulement dans le sens que vous décrivez.
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