Comme tu dis même le droit international reconnaît cette règle d'exception. Mais faudrait aussi préciser que ceux qui dans ce cadre ont été blamés (et à la limite condamnés) pour ne pas l'avoir utilisée, sont presque toujours des hauts gradés, et non de simples soldats. En fait je n'ai pas souvenir de cas mettant en accusation de simples soldats (qui forment la majorité des forces armées) et qui ont pourtant dans les faits commis les gestes.
Autrement dit, c'est un peu comme si en plus ou à défaut d'accuser le maître d'oeuvre d'un acte répréhensible, on accusait aussi ses principaux officiers, indiquant à ceux-ci qu'ils auraient dû «penser» par eux-même plutôt que d'obéir aux ordres. Mais tout ceci implique le haut de la hiérarchie, dans les postes de commandement où tous les acteurs concernés, même s'ils ont des rangs subalternes, n'en ont pas moins la charge de leurs propres troupes et d'une certaine manière, donc, une plus grande responsabilité quant au fait de re-transmettre des ordres tout en s'assurant qu'ils soient «décents».
En fait, j'ai l'impression que le «refus d'obéir» (ou même le réflexe d'évaluer si oui ou non on exécutera l'ordre) sera pratiquement absent du bas de la pyramide, en terme de grade, et de plus en plus fréquent en remontant la hiérarchie, et idem pour l'imputabilité des gestes commis.
Pour en revenir au contrôle de foule par l'armée (ou à une charge sur un champs de bataille), je ne réussis toujours pas à me rentrer dans la tête une scène où l'ordre est donné à 200 soldats de charger, et où un soldat (ou deux ou trois) déciderait de rester sur place, revendiquant son «droit au refus». Ya là selon moi quelquechose d'impossible. Enfin à 99,99 % (19 fois sur 20) ;)
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