Je connais ici et en Afrique du Nord, entre autres, des cas de dépistage systématique qui ont en effet permis de réduire, voire éradiquer, certaines maladies génétiques. Le problème qui est vite apparu, et qui est en voie d'intensification, est que diverses instances voudraient s'approprier les informations ainsi obtenues, dans des buts plus ou moins avouables, mais toujours avec des justifications béton. Protéger les informations confidentielles est bien plus difficile que tu ne semble le croire: tant les assureurs que toute une nébuleuse économico-politique est aux aguets et tout ce petit monde talonne les gouvernements et les agences de santé de près. Ce n'est hélas pas de la paranoïa: en Suisse, les assureurs-maladie ont obtenu du gouvernement qu'il abdique à peu près tout contrôle sur leurs activités, qu'il s'agisse de leurs finances et du niveau des primes, des modalités de remboursement des prestations et même du respect de la confidentialité des données médicales. Je ne pense pas que les assureurs canadiens soient plus respectueux de la vie privée de leurs clients ...
La comparaison entre l'éradication d'une maladie contagieuse et une anomalie génétique est mal approprié: l'une implique de vacciner toute une population, ce qui peut être (et a été majoritairement fait) anonymement, l'autre de recueillir des informations qui peuvent se retourner contre les individus.
Je suis d'accord avec toi pour penser qu'il faudrait profiter des possibilités offertes par le dépistage d'anomalies potentiellement délétères, mais ceci doit rester du seul ressort des individus concernés, non de la seule décision des pouvoirs publics (dans le sens de la restriction comme de la systématisation).
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