"Oncques Loy Vraye du Magne Ordinator,
Par male songe tans marrye le cuor,
Espouvantes & felonz doctes Sçavans,
Par Foy chassoye les faictz & le Sens.
Vaux sons sis Sceptes cy-devans,
Pastours des féaux & dictz sçavans,
Quand mons & col sons montez,
Alteram sum soles pardevans les Sceptes braziez."
[Et en plus vous maîtrisez mal cette forme! :-)] [Stephan Langlois]"
Phrase en contexte maintenant:
"Vous savez, il me semble que vous connaissez mal les règles du joc-partie et que ce faisant, vous lui retirez tout plaisir.
Et en plus vous maîtrisez mal cette forme! :-)"
"cette forme" rèfère à quoi? La forme du joc-partie.
Et notre ami de se lancer dans une loooooooongue tirade sur... la structure des quatrains, ce dont je me contrefoutais bien évidemment.
Et quant aux dictionnaires et autres encyclopédies qui sont savamment étalés, j'aimerais rappeler à notre auguste auditoire que la langue française n'a été fixée et codifiée "universellement" qu'à partir de l'époque des Lumières et qu'il existait plusieurs grammaires parfois écrites mais souvent non, qui prônaient une manière plutôt qu'un autre d'écrire.
Voir Lagarde & Michard, littérature médiévale.
Quand on veut faire de l'histoire, il est constructif et enrichissant de l'aborder avec un questionnement contemporain (école des Annales et ss.) mais toujours en se replaçant dans le contexte de l'époque. L'Académie, c'est pour bien plus tard! Et même avec l'Académie, il y a des divergences (i.e. OLF, notamment).
Or aborder le langage fin Moyen Age, Renaissance et ss. avec l'idée de normes, c'est un peu anachronique. Mais l'anachronisme fait beaucoup rire, par exemple dans Astérix!
Les références du langage que nous possédons sont ce que nous retrouvons dans les écrits propres à chaque époque. Ainsi, si on peut dire que x % de la population d'un territoire donné en 2001 écrit mal sa langue, c'est une formulation exacte.
Si on fait la même formulation mais en remplaçant 2001 par 1301, ou 1401, ou 1501, ou même 1601, alors on se gourre car nous n'avons pas de code ou de référence unique de la grammaire et de l'orthographe française car non codifié par une organisation "supra-nationale".
Mais le plus comique, c'est qu'il faille n'utiliser que des mots que le Grand Nostre-Dame a utilisé lui-même, sous peine d'hérésie! Sinon hop! au bûcher! Y'a pas plus orthodoxe que ce sceptique, ma foi!
Oui, j'en suis bien marri (triste, 200 ans plus tôt que le sens de "colère", et sous Hugo, marri redevint... triste!
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