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Re:Re:ReRe:Définition d"un sceptique.


Re: Re:ReRe:Définition d"un sceptique. -- Hubert
Postée par Jean-François (Jean-Francois,Jean-François), Jul 22,1999,11:01 Index  Forum

L'exemple que vous apportez est relativement simple, effectivement. Il y comporte pourtant déjà un biais culturel: l'énoncé. En effet, il faut déjà être en mesure de comprendre que l'on désire l'objet différent et non les trois semblables, le vecteur d'énoncé (le français écrit) nécessite un apprentissage relié à une culture particulière.

Ceci dit, des aplysies (mollusques très utilisés en neurobiologie, dans les recherches sur les mécanismes cellulaires de la mémoire) pourraient être dressées pour résoudre un tel type de problèmes. Ce qui tend à dire que ce "test" ne teste pas de l'"intelligence", mais une certaine capacité de fonctionnement d'un réseau neural.

Maintenant, si vous complexifier vos tests, d'une part l'énoncé devient plus complexe ce qui implique une meilleure adéquation au système culturel ayant servi à l'édification du test, d'autre part vous faites de moins en moins appel à des propriétés "fondamentales" du cerveau mais de plus en plus à des fonctions qui sont produites par les centres dits "supérieurs". Ces fonctions sont loin d'être simples, elles sont de plus sous-tendues par des réseaux neuronaux dont le développement ontogénétique ainsi que le maintien physiologique sont grandement influencés par l'environnement et donc, d'une certaine manière, par les différences entre les modes de vie des individus. Déjà, les fonctions de décodage de la forme et de la couleur des objets sont prêtées à des structures majoritairement télencéphaliques (les aires corticales visuelles, primaires et associatives, pour "simplifier"). Comme le développement du télencéphale, principalement en terme de connectivité interneuronale, de myélinisation et de stabilisation des synapses se fait postnatalement, durant la petite enfance. Ce développement est donc extrèmement soumis à des facteurs, que ceux-ci soient relativement identifiables (facteurs physiologiques: la diète alimentaire par exemple) ou beaucoup plus subtils (facteurs socio-culturels: la langue maternelle, par exemple, qui peut influencer le fonctionnement général de certaines aires corticales).

Il est donc très vague, ou très tendancieux, de dire que "capacité du cerveau de discriminer les informations reçues" est une fonction fondamentale du cerveau humain. Et, même si ce point était éclairci, cela ne nous éclairerait pas sur en quoi cette capacité est de l'"intelligence".

Je vois peut-être des biais culturels où il n'y en a pas (même s'il y en a, de toute évidence), mais vous, vous hyper-simplifiez un problème très complexe en une affirmation quasi-gratuite. Probablement à cause d'une méconnaissance, ou une mauvaise connaissance, de la complexité du cerveau, surtout celui de l'humain.

Jean-François



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