Stéphane Langlois : "Être réactionnaire en 1930, c'était être nazi, ou républicain, ou conservateur."
"Conservateur", c'est dans ce sens que tout le monde emploie le terme "réactionnaire" aujourd'hui. Si vous décidez d'employer une définition très personnelle et étrange, merci, la prochaine fois, de le préciser avant. Ainsi nous aurons une chance de comprendre ce que vous voulez dire.
Stéphane Langlois : "En 2001, être réactionnaire, c'est ne pas se mêler de ces choses. Ce faisant vous entérinez l'ordre établi, et en entérinant l'ordre établi, vous l'appuyez."
Moi l'ordre établi me convient. Du moment que les choses évoluent (lentement c'est sûr, mais elles évoluent à peu près régulièrement depuis 2 siècles plutôt dans le bon sens - celui de plus de liberté et d'égalité), du moment qu'il y a une alternance régulière, mais sans que les extrémistes d'un bord ou de l'autre (ce qui inclut pour moi noir, rouges et verts) n'ont pas le pouvoir, je suis satisfait.
Bon évidemment, y'a de la corruption. Mais ça me parait normal, je ne vois rien de mal à ça. Je pense que la plupart d'entre nous, si nous accédions à des postes élévés dans la vie politique, aurions tendance à tricher pour aider des amis, de la famille, ou pour arrondir nos fins de mois. Beaucoup d'entre nous trichent déjà en remplissant leur feuille d'impot. Et si nous avons quelqu'un de notre famille dans l'administration, nous n'hésitons pas a y faire appel pour faciliter les démarches ou obtenir un quelconque privilège (ne serait-ce que pour faire sauter une contravention). Cela me semble être exactement du même ordre que la corruption ou le favoritisme en haut de l'échelle. Mieux que normal : cela me parait souhaitable. Je crois même que la corruption est une bonne chose, je ne serais pas rassuré si un politicien était infaillible et incorruptible - il me semblerait inhumain.
Bon bien sûr, en plus d'être corrompus les politiciens sont des menteurs. Mais là aussi, c'est bien normal, il me semble que c'est une stratégie tout à fait honorable que de faire de fausses promesses pour être élu. Il n'y a que les extrêmistes qui sont persuadés qu'ils seront réellement en mesure de réaliser ce qu'ils promettent. Et comme ce genre de discours naïf a de l'influence sur les électeurs, à cause de quelques idéalistes enflammés, tout le monde se voit obligé de faire de belles déclarations d'intention, en sachant très bien qu'il sera dans la plupart des cas inpossible de réaliser le programme proposé. La démagogie fait partie du jeu politique, il faut l'accepter et simplement lire entre les lignes. Et c'est très bien comme ça. Les programmes présentés par les politiciens étant quasiment toujours irréalistes, je serais franchement effrayé de voir élu un homme qui croirait réellement à son programme. Ce ne pourrait être qu'un fou, un idéaliste capable de n'importe quoi pour réaliser ses projets impossibles. Quelqu'un comme Hitler ou Lenine.
Stéphane Langlois : "Les termes évoluent, les idées aussi."
Mais ce n'est pas vous qui les définissez les termes, c'est l'usage. Et c'est bien la première fois que je vois le terme "réactionnaire" utilisé dans ce sens. J'en conclue que vous êtes d'une mauvaise foi assez exceptionnelle, même par rapport à la mauvaise foi moyenne de ce forum, ce qui est un exploit.
Je vais vous donner ma définition personnelle de "réactionnaire" : "étiquette que l'on colle sur toute personne critiquant un discours que l'on présente comme progressiste (même quand en réalité il est irréaliste ou désuet) afin de disqualifier sa parole. Mot utilisé uniquement à des fins de dénigrement, stigmatisant une opposition, une différence, et n'ayant au fond aucun sens".
Bref il s'agit juste d'une petite stratégie rhétorique, du genre de celles que vous reprochez sans cesse à André sans être capable de les voir chez vous-même. Vous en auriez pourtant bien besoin.
G.
|