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Re:Re:3 citations pour une relance


Re: Re:3 citations pour une relance -- Ch.Bertrand
Postée par decroix rené , Jul 25,1999,02:47 Index  Forum

Le cas que tu questionnes correspond à un aspect non abordé dans le débat, et qui m'intéresse beaucoup. En effet les discussions sur la nature et la mesure de l'intelligence concernaient, implicitement, des comparaisons entre individus, -- et les considérations idéologico-politiques étaient inévitables : vieux débat entre inné et acquis, génétique et culture, etc.: au passage c'est révélateur à mon avis : même sur un forum de sceptiques, les implications éthiques possibles d'une connaissance peuvent rendre le discours confus parce que l'on ne distingue plus clairement entre les deux dans les discours, argument moral se mélangeant à considération scientifique , et je crois que c'est desservir l'éthique elle-même (c'était un long aparté...) -- mais tout aussi intéressant, et peut-être plus, est de s'interroger sur les aspects différents pouvant cohabiter dans un même cerveau.
Comme souvent et malheureusement, ce sont les cas pathologiques qui apportent le plus d'informations, et en l'occurence il y a une étude disponible, étude clinique, tout à fait passionnante : Antonio R. Damasio ; L'erreur de Descartes. La raison des émotions; éditions Odile Jacob, 1995.

Certes le cas que tu évoques n'appartient pas à la pathologie.
Peut-être serait-il mieux placé à côté des nombreux cas de scientifiques croyants. Il est clair que l'étude objective de la nature, même au plus haut niveau de compétence, n'entraîne pas automatiquement une disqualification de toute idée de surnature.
Peut-être que dans cet ensemble nous pourrions distinguer deux catégories : d'une part ceux qui pensent qu'il existe un réel d'un tout autre ordre que les descriptions de la nature qu'ils donnent avec leur science, mais qu'il est impossible de dire quoi que ce soit de cet autre niveau de réalité, et d'autre part ceux qui croient pouvoir en dire quelque chose . Pour appliquer à ton exemple : d'une part le surnaturel sans le gri-gri, d'autre part le surnaturel avec le gri-gri . Personnellement, dans mes laborieux essais actuels d'anthropologie religieuse -- mais " je pédale dans la semoule"...-- je n'ai rien trouvé de mieux actuellement pour aborder la chose que de définir une distinction entre foi et croyances. Dans la mesure où la première se passe des secondes, elle n'entre pas en conflit avec le rationalisme, ni même avec un rationalisme positiviste au sens le plus simple du terme : peut-être que c'est le cas de ton collègue.
J'aurais aimé lire l'article dont tu parles .


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