La psychanalyse n'est pas une science, c'est une herméneutique. Ses centres d'intérêts, ainsi que ses modes de pensée n'ont rien de commun avec les sciences exactes. Pour être psychanalyste, il faut tout simplement être capable d'utiliser toutes les connotations du langage. C'est que l'analyse est essentiellement un travail d'interprétation. Et c'est l'aspect le plus vulnérable de l'analyse. En effet, l'interprétation est un procédé informel, quasi littéraire, qui ne réfère qu'à l'imagination du thérapeute. Chaque fois, l'histoire d’un patient suit le même scénario général, celui des pulsions infantiles refoulées, mais les permutations littéraires sont infinies. Un analyste comme Lawrence Kubie tout à fait orthodoxe, admettait qu'il était fort difficile de prouver qu'une interprétation analytique était adéquate, unique et nécessaire. Une douzaine d'analystes qui écouterait le même discours de la part du même patient formulerait une douzaine d'interprétations différentes quant à la signification inconsciente. Dans toute analyse, il y a, définitivement, une bonne part de conjectures...