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Re:Political correctness?


Re: Political correctness? -- Jean-Francois
Postée par Ch.Bertrand , Sep 14,1999,18:27 Index  Forum

– Les messages écrits ici le sont au nom des personnes (ou prête-noms) qui les signent. De plus, je ne crois pas qu'il y ait de Règles Canonniques régissant les actes des sceptiques. Maintenant, peut-être êtes vous en train de suggérer qu'il devrait y en avoir? Qu'il soit instauré un dogme, sur lequel il faudra que les sceptiques adaptent leurs actes et paroles? Je crains que se serait une proposition qui n'aurait pas grand succès.


Vous ramenez avec pertinence dans une perspective qui n'apparaissait jusqu'à présent qu'implicitement.

Si l'on parle de cette association qu'est les Sceptiques du Québec, et dont je fais partie depuis 6 ou 7 ans, voici quelques informations.

Dans la mesure où le scepticisme qu'on y défend est dit scepticisme scientifique, je ne crois pas qu'il soit posé par l'association comme un dogme, à moins bien sûr de considérer comme dogmatique la simple demande de preuves scientifiques pour soutenir quelque avancée surprenante...

Mais il n'est pas dit qu'on puisse déceler chez certains sceptiques soutenant le scepticisme scientifique une obstination trahissant du scientisme, défini ici comme croyance à l'effet que, primo, la science peut répondre à toutes les questions, et secundo, peut répondre à toutes les aspirations humaines. Aussi, j'imagine que pour un sceptique à tendance scientiste, discuter de l'existence de Dieu ou remettre en question la croyance en son existence reste pertinent. Mais, dans le contexte des ravages concrets du nouvel âge et des pseudosciences, je ne crois pas qu'un sceptique, un sceptique disons, plus globalement, pratique ou pragmatique, puisse y voir quelque intérêt. Mais à chacun ses colères et ses combats...

Du côté des Sceptiques du Québec toujours, la critique des questions ou phénomènes religieux ne s'est toujours faite que si les choses se présentaient dans une perspective où l'on peut et doit demander des preuves scientifiques (ex. : l'attribution à une intervention divine de l'apparition de larmes sur une statue de la Vierge). Parallèlement, l'on a toujours évité de faire rimer scepticisme avec réflexe d'incrédulité générale tous azimuts à propos de tout et de rien. C'est sans doute par cela que le scepticisme des Sceptiques du Québec, plus pragmatique que philosophique, peut difficilement être perçu comme dogmatique ; enfin, il me semble.

Mais sans doute toutes sortes de scepticismes sont-ils nécessaires pour l'exercice collectif de la pensée critique ; à chacun d'adopter le sien, et d'éviter de chercher à l'imposer, du moins à d'autres sceptiques ! (à Jojo Savard cependant, je n'ai rien contre...).


Charles Bertrand


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