Quand tu dis : «Je ne connais personne qui soit pour la loi du marché pure sans aucune intervention de l'état.» de mon côté je crois qu'au contraire, il y en a, et de plus en plus. Pas autant des individus que des sociétés, des conglomérats, qui sont pourtant à la base, constitués d'actionnaires individuels «civilisés».
On a qu'à voir le virage vers la mondialisation des marchés et l'autonomie de plus en plus restreinte de nos gouvernements occidentaux pour comprendre que nous sommes engagés dans un mouvement à sens unique vers le capitalisme pur et dur. C'est la loi du marché, et le marché est planétaire, instantanné.
Le protectionnisme sous toutes ses formes est appelé à disparaître. La social-démocratie n'a plus droit de cité dans ce nouveau contexte économique. Tu veux taxer plus lourdement les sociétés pour te payer de meilleurs services à la population, élever le salaire minimum pour un meilleur niveau de vie ? Nenni ! Le capital te menacera de trouver meilleur «concierge» en Asie, en Amérique du Sud; tu seras décoté par Moody's and Poor's, et tu vas payer un bras de plus en intérêts sur ta dette nationale ! Retour à la case départ.
Je caricature à peine.
Loin de moi l'idée de ramener les vieilles impasses marxistes, le capitalisme a pris toute la place tout simplement parce que c'est le moins pire des systèmes que nous ayons essayés. Mais là, à l'ère des communications instantannées, il s'érige en maître absolu bien au-delà de nos gouvernements, à une cadence surprenante et en sourdine.
Et nous, on continue à voter à tous les quatre ans sans vraiment s'apercevoir que ce geste est à toutes fins pratiques sans incidence aucune sur notre milieu de vie.
Un nouveau dieu ? Oui sûrement, mais bien dissimulé celui-là, aux couleurs d'une joyeuse loterie où tous croient à leur chance de gagner, mais où dans les faits, peu y parviennent.
Comme quoi les dieux s'adaptent..
Korg
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