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Re:Re:ouf! Deuxième réponse


Re: Re:ouf! Première réponse -- Bill
Posted by Bill , Nov 06,2001,14:26 Index  Forum

Stéphane: "Le pouvoir. Vous avez choisi d'interpréter «pouvoir» comme ingérence politique au premier degré. Effectivement, dans ce cas, on pourrait dire que les idéaux de l'Église chrétienne (les idéaux, pas la pratique) l'éloignent du pouvoir séculaire. C'est un point de vue «science po». Un point de vue «socio», au contraire, implique une définition de «pouvoir» qui est pas mal plus large puisqu'on chercherait à analyser l'ascendance d'un groupe ou l'importance d'un système de pensée en termes de contrôle social, c'est-à-dire qui dépasse largement le pouvoir gouvernemental administratif. C'est une chose de dire que depuis Duplessis on a sacré (!) les évêques dehors du gouvernement. C'en est toute une autre de supposer que l'Église n'a plus de pouvoir sur le Québécois moyen. C'en est une troisième de choisir d'ignorer la place du dogme catho dans les relations de pouvoir et de contrôle entre les individus. Évidemment en acceptant les deux dernières il est facile de comprendre comment on peut prétendre que la science n'est pas menacée par la religion. Et pourtant, comme 70% des Québécois croient toujours aux anges, il me semble évident que la place de choix que s'est taillée la religion dans nos esprits ne rétrécit que très, très lentement. "

Bill: Je partage parfaitement votre définition du pouvoir pris au sens large, bien que je sois stupéfait** de vous voir utiliser cet argument. Mais dans le cas qui nous intéresse, il faut restreindre la définition du pouvoir. Il ne faut pas, comme vous me le reprochez, la restreindre au pouvoir politique, économique ou administratif. Il faut le restreindre à sa finalité égocentrique. Le magicien cherche le pouvoir pour son propre bénéfice. Le prosélyte religieux se met au service de son Dieu. S'il cherche à influencer le devenir des personnes qu'il évangélise, il ne le fait pas pour son bénéfice personnel (dans l'idéal du moins).

**En effet, lors d'un lointain débat à propos du féminisme, c'est presque textuellement l'argument que j'avais utilisé pour relativiser l'analyse restrictive que faisaient les féministes dans leur description de la société occidentale comme une société "patriarcales". Je n'avais pas trouvé en votre personne une oreille favorable.



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