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Re:ouf! Première réponse


Re: Re:Re:Re:Re:Re9:Un vieux modèle -- Stéphane
Posted by Bill , Nov 06,2001,13:46 Index  Forum

Ouf! Comme d'habitude, vous alignez beaucoup d'idées en peu de mots. Pour ne pas faire un texte trop long, je vais vous répondre en deux messages.

Stéphane: "Je crois au contraire que toutes ces croyances sont des systèmes métaphoriques servant à se représenter la nature humaine et sa place dans l'univers. Y a pas plus éthique que ça. Évidemment on pourrait dire que ça donne des résultats plus ou moins stupides ou plus ou moins raisonnables, mais là on tombe dans une discussion normative. Faut s'assurer de faire la différence entre «moral», adjectif, et «morale» nom commun. La morale d'une secte magique est peut-être immorale à votre sens, mais elle n'en codifie pas moins la vie de ses adeptes. Elle est donc, au sens strict, une éthique."


Votre conception n'est pas inexacte, mais elle pose des problèmes que je ne sais pas résoudre.

Premier point: Les superstitions et la magie sont porteuses de symboles qui renvoient à une représentation de la nature humaine et de sa place dans l'univers. Ces représentations étant, selon-vous, l'expression d'une éthique sous-jacente. Vous avez probablement raison, mais cette éthique est, selon-moi, une manifestation secondaire, accidentelle. À part certaines exceptions (alchimie, Rose-croix), je ne crois pas que le but soit la recherche du bien. Dite-moi qu'elle est le principe éthique sous-jacent à la patte de lapin en porte-clefs? Quel est la notion du "bien" sous-jacente à l'astrologie?

Deuxième point: Je fais aussi la différence entre "moral" adjectif et "morale" comme nom commun. Dans le premier cas (moral adjectif) nous portons un jugement sur une conduite à partir d'un système de représentations du bien qui lui appartiennent au deuxième cas (morale comme nom). Nous dirons, par exemple, que quelque chose n'est pas "moral" s'il ne correspond pas à notre morale. Dans un deuxième temps, nous pouvons observer que la représentation du bien change d'une culture à l'autre. De là, la tentation est forte de dire que le "bien" est une notion très relative. Dans ces conditions, n'importe quoi peut devenir bien et moral (adjectif) suivent que l'on est d'une culture ou d'une autre. Et si n'importe quoi peut être bien et moral, le bien en soit n'existe pas. Les Hell's ont aussi une "morale" propre à leur groupe et porteuses de valeurs défendables lorsqu'elles sont considérées isolément. Les Nazis avaient une morale et les pédophiles utilisent fréquemment ces arguments anthropologiques pour justifier leur conduite.
Peut-on résoudre cette difficulté sans faire appel à une notion absolue du bien?




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