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Re:Re:Re:Re:Re9:Un vieux modèle


Re: Re:Re:Re:Re8:Un vieux modèle -- Bill
Posted by Stéphane , Nov 06,2001,09:28 Index  Forum


En effet, ça a pas mal plus d'allure comme ça. Restent deux choses qui clochent, à mon avis:

1) vous dites,
«Dans le religieux cependant, ces croyances semblent servir d'armature à un système éthique, ce qui n'est pas le cas des croyances superstitieuses et est moins souvent le cas des croyances magiques.»

Je crois au contraire que toutes ces croyances sont des systèmes métaphoriques servant à se représenter la nature humaine et sa place dans l'univers. Y a pas plus éthique que ça. Évidemment on pourrait dire que ça donne des résultats plus ou moins stupides ou plus ou moins raisonnables, mais là on tombe dans une discussion normative. Faut s'assurer de faire la différence entre «moral», adjectif, et «morale» nom commun. La morale d'une secte magique est peut-être immorale à votre sens, mais elle n'en codifie pas moins la vie de ses adeptes. Elle est donc, au sens strict, une éthique.

2) Le pouvoir. Vous avez choisi d'interpréter «pouvoir» comme ingérence politique au premier degré. Effectivement, dans ce cas, on pourrait dire que les idéaux de l'Église chrétienne (les idéaux, pas la pratique) l'éloignent du pouvoir séculaire. C'est un point de vue «science po». Un point de vue «socio», au contraire, implique une définition de «pouvoir» qui est pas mal plus large puisqu'on chercherait à analyser l'ascendance d'un groupe ou l'importance d'un système de pensée en termes de contrôle social, c'est-à-dire qui dépasse largement le pouvoir gouvernemental administratif. C'est une chose de dire que depuis Duplessis on a sacré (!) les évêques dehors du gouvernement. C'en est toute une autre de supposer que l'Église n'a plus de pouvoir sur le Québécois moyen. C'en est une troisième de choisir d'ignorer la place du dogme catho dans les relations de pouvoir et de contrôle entre les individus. Évidemment en acceptant les deux dernières il est facile de comprendre comment on peut prétendre que la science n'est pas menacée par la religion. Et pourtant, comme 70% des Québécois croient toujours aux anges, il me semble évident que la place de choix que s'est taillée la religion dans nos esprits ne rétrécit que très, très lentement.



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