Pour ajouter à ce qu'a dit, je signale que le coelacanthe "marche". Un des mouvements locomoteurs qu'utilise ce poisson - considéré primitif et sur une lignée menant aux amphibiens - ressemble au patron de marche des tétrapodes "peu habiles". L'alternance des nageoires avants et arrières reproduit une marche dite "diagonale" (patte avant droite - patte arrière gauche - patte avant gauche - patte arrière droite, on reprend en boucle). Ce que cela prouve, c'est que le système nerveux sous-jacent est capable de faire en sorte que les nageoires puissent être utilisées comme des pattes. Ce qui est intéressant, c'est que chez les urodèles, il y a deux types principaux de mouvements locomoteurs dans l'eau: la marche - alternance des pattes - et la nage - mouvement ondulatoire du corps. Deux mouvements qui sont donc retrouvés chez les poissons.
De plus, les mouvements de marche chez les poissons ne sont pas l'apanage du coelacanthe. Il y a plusieurs poissons de fond qui marchent en utilisant leurs nageoires pectorales. Le cas le plus étonnant que je connaisse est le grondin qui possède trois paires de rayons articulés en avant de ces nageoires. Non seulement il les bouge un peu à la manière dont les insectes marchent, mais en plus (cela est prouvé par un chercheur du labo) il produit réellement un vecteur de force qui sert à la propulsion. De plus, ces poissons possèdent au niveau de la moelle épinière trois renflements, qui contiennent la machinerie nerveuse (spécialement les motoneurones) nécessaires pour mouvoir ces "appendices".
Jean-François
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