Un bon exemple est donné par les auteurs d'une étude publiée dans une revue relativement obscure (Mayo Clin. Proc.). La conclusion principale en est: "tel qu'appliquée dans cette étude, la prière intercessoire n'a aucun effet significatif sur les résultats médicaux après hospitalisation dans une unité de soins coronariens."
(Aviles et al., 2001, Mayo Clin. Proc. 76:1192-1196; http://www.mayo.edu/proceedings/2001/dec/7612a1.pdf )
L'étude est claire, bourrée de problèmes inhérents à la nature évanescente du sujet testé (la prière intercessoire), mais semble correctement réalisée dans l'ensemble. La conclusion est tout aussi claire, donc les auteurs devraient se dire: la prière intercessoire, ça marche pas.
Et bien, non. A cause des trop grandes lacunes méthodologiques (quelle est la bonne prière? Quel Dieu prier? A quelle heure du jour? Voir aussi la discussion de l'article, les auteurs avancent des "faiblesses potentielles" à leur étude*)... les auteurs disposent d'un arsenal impressionnant d'hypothèses post hoc pour expliquer cet "échec", et dire qu'il faut continuer à chercher. C'est pourquoi les auteurs finissent leur article par une longue discussion sur "comment améliorer les études futures".
A mon avis, ce genre d'étude finira comme celles de parapsychologie: une course sans fin à la recherche d'excuses pour expliquer des résultats négatifs.
Jean-François
* Faiblesses rédhibitoires, pas potentielles, d'ailleurs, qui auraient dû empêcher ce gaspillage d'argent car elles montrent bien que l'étude porte sur du vent.
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