Dixièmement, n'étant pas non plus croyant, au strict sens du terme, je serais bien mal venu de vous reprocher votre athéisme.
Troisièmement, ma critique du texte de Blanrue tient à autre chose. Comparativement à ce que j'ai l'habitude de lire, je trouve ce texte très cavalier dans sa forme. Blanrue n'est pas sur un chat ou dans un forum. Il ouvre une page Web à caractère "scientifique". Pourquoi ne pas citer ses sources? Vous avez une formation universitaire au moins équivalente à la mienne. Vous savez ce que vos un texte dans ses sources. Jean Brissonet citait les siennes. Pourquoi pas Branlue? Ensuite, les hypothèses relatives à la datation des évangiles soulevés par Branlue ne sont pas nouvelles. Les textes que j'ai lus antérieurement à ce sujet étaient cependant beaucoup plus justes, plus scientifiques, dans la mesure où ils cherchaient à soupeser la valeur empirique relative des hypothèses concurrentes. Je ne trouve pas ce souci chez Branlue. Le bonhomme semble plutôt chercher à jeter un caillou dans la mare pour bousculer la foi des croyants. C'est très militant de sa part. Bravo pour le militant! Mais, est-ce une attitude scientifique? Je ne le crois pas.
Finalement, je suis clinicien. Je n'aime pas utiliser des arguments d'autorité, mais je sais que la foi est un secours réel pour beaucoup de personnes. Je me doute bien qu'un intellectuel de votre envergure n'a pas besoin de la foi pour vivre heureux et donner le meilleur de lui-même à ses enfants. Je sais cependant que vous êtes une exception. Mes clients ne sont pas dans votre position. Je n'ai pas envie de me moquer d'une foi qui permet à des alcooliques de rester sobres. Je n'ai pas envie de confronter sauvagement et sans réserve les fondements d'une foi qui leur permet de donner le meilleur d'eux même. Si je me le permettais, ce serait par amour de la vérité. En ce cas, je vous jure bien que je m'assurerais que ce soucie de vérité transpirerais de chacun de mes mots et de chacunes de mes références en bas de page. Même athée, on ne devrait pas bousculer le sacré sans savoir exactement où l'on met les pieds. Mais je suis vieux jeu, je vous le répète encore.
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