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Sur les "lois de la récapitulation"


Re: Re:Re:Re:Re:Rex:Argumentation par l'ignorance et évolution -- 7 tiques
Posté par Jean-Francois , Jun 07,2002,08:05 Index  Forum

Johnson: "il est vrai que les vertébrés passent tous par un stade embryonnaire où ils se ressemblent, mais ils se développent jusqu’à ce stade de manière très différentes"

Cette affirmation n'est pas particulièrement vraie. Chez tous les vertébrés, on observe une fécondation d'un ovule par un spermatozoïde. Il n'existe que très peu de types de segmentations observés (trois chez les vertébrés?), et elles sont reliées au degré de vitellus et à la répartition des différentes protéines dans l'ovule plus qu'aux mécanismes de segmentation. On sait aussi que certains inducteurs (par exemple ceux induisant et guidant la gastrulation) sont quasi-identiques chez tous les vertébrés étudiés, quelque soit l'apparence externe de la blastula.

Bref, les "stades embryonnaires plus précoces très différents", ce n'est pas entièrement vrai. Cette affirmation tient plus à une connaissance superficielle des mécanismes mis en cause, qu'ils ne sont véritablement démontrés.

Johnson: "Malheureusement, des comparaisons détaillées du développement des membres chez les poissons, les oiseaux, les amphibiens et les mammifères montrent que cela n’est pas le cas. Au contraire, les cellules embryonnaires qui formeront les membres possèdent des schémas de division, de bifurcation et de production de cartilage qui diffèrent d’une espèce à l’autre et ne se conforment pas aux prédictions de la théorie de la descendance commune"

Dis comme ça, ça paraît fort. Dommage qu'il n'y ait rien de plus précis pour appuyer ces affirmations pas mal catégoriques (ça à l'air d'être la même chose tout on long de l'article). Qu'il y ait des différences, c'est parfaitement normal (et presque trivial, on a affaire à des animaux différents, non?) mais ces différences sont soustendues par des phénomènes qui sont beaucoup plus similaires que Johnson semble le penser.

Voir, Le Douarin, N. (2000) Des chimères, des clones et des gènes (Odile Jacob, éd.) pour une bonne revue, en français, des connaissances actuelles en embryologie. Et qui montre bien qu'il n'y a absolument aucune incompatibilité factuelle entre évolution et embryologie.

Quant à l'action de la sélection naturelle, je trouve que Johnson ne la cherche pas au bon endroit en ce qui concerne les vertébrés: ce sont les larves, jeunes et adultes qui sont soumis à ces pressions, pas les embryons (sauf nutations drastiques). Mais, les adultes proviennent d'embryons et conservent dans leurs gonades le "programme" génétique qui leur permettra, éventuellement, de se reproduire (avec modification).

Jean-François


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