Quand vous dites (ou quand Chauvin dit) "la théorie darwinienne n'explique pas les mécanismes de l'évolution pourtant c'est ce qui nous intéresse", vous êtes un peu sévère. Les mutations et la sélection naturelle sont clairement des "mécanismes explicatifs".
Vous souhaiteriez une autre sorte d'explication. Un autre point de vue. Une théorie "à grande échelle" plutôt qu'à "échelle locale".
S'il y a des percées dans le décodage du génome, on y arrivera peut-être.
Le génome humain est constitué d'environ 3 milliards de bases de nucléotides. Le nombre de codes possibles est absolument colossal. Un de ces codes (ou plusieurs, étant donné les redondances) a mené à moi et, réutilisé, mènerait à un jumeau-clône de moi. Dans le "pays" de tous les codes possibles, un petit canton mène à des hommes. Un autre canton mène aux girafes, une autre aux morues. Évidemment, la quasi totalité des codes théoriquement possibles mènent carrément à des catastrophes anarchiques sans issue, s'ils ont le temps d'y arriver.
Je pense que plusieurs des questions (floues) que vous vous posez pourront être formulées de façon plus précise quand on commencera à comprendre comment "calculer" la morphologie de l'adulte à partir de son code génétique. On saura alors peut-être caractériser les évolutions "possibles". Si nous sommes encore vivants, nous aurons peut-être des commencements de réponses à certaines de vos questions implicites.
Cette façon (naïve et métaphorique, je le sais) de considérer les espèces comme étant des cantons dans le pays des codes possibles, leur donne, à ces espèces, une sorte de statut de "nécessité abstraite fondamentale" comparable aux 5 polyèdres réguliers ou aux 26 groupes sporadiques, en théorie mathématique des groupes.
La Science a encore pas mal de pain sur la planche.
Cordialités,
Denis
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