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Oh si, oh si...


Re: Procaryote/eucaryote, ce n'est pas fini. -- Julien
Posté par Platecarpus , Aug 05,2002,05:18 Index  Forum

>Avec vos trucs de passe-passe vous pourriez discréditer n’importe qui !

Magnifique réfutation. Allez demander à n'importe quel autre biologiste de l'évolution s'il pense que l'idée "l'évolution va vers le progrès" n'est pas périmée depuis un siècle et des poussières.

>En fait, l’article ne stipule rien sur l’existence de transition potentielle procaryote/eucaryote vivante mais il affirme également...

Par curiosité, je me suis procuré le livre de Christian de Duve (Poussière de vie). Très ironiquement, il y consacre plusieurs pages à un petit eucaryote dépourvu de mitochondries et d'appareil de Golgi, en s'extasiant sur son statut de "chaînon manquant qui ne manque plus". Hum...

>il ne représente pas la probabilité que lorsque survient une mutation, elle soit bénéfique. C’est le rapport mutations bénéfiques / mutations néfastes et non le rapport mutations bénéfiques / mutations totales.

Je maintiens que c'est le rapport "mutations bénéfiques/mutations totales" qui est égal à 10E-4.

>Donc, pas de cytosquelette.

Pff... Vous allez finir par devenir fatiguant. C'est aussi intelligent que si vous disiez : "Haikouella a un os [si on considère que la Chorde en est un]. Donc, pas de squelette." Evidemment qu'Haikouella n'a pas de squelette et que les procaryotes n'ont pas de cytosquelettes ! Simplement, ils en ont chacun les composants de base. Il n'y a aucun saut qualitatif entre les microtubules des bactéries et les cytosquelettes des eucaryotes. Simplement une augmentation quantitative.

>Non. C’est un conte, rien de plus.

Bravo Julien. "C'est un conte" ! Je n'en attendais pas moins.
Maintenant, préparez-vous : le scénario que je vous ai présenté... était parfaitement réel. C'est le détail d'une expérience qui a été menée dans les années 1970 par Kang W. Jeong. Vous allez peut-être me répondre que tout cela a été "dirigé" et que rien de tel ne pourrait se produire dans la nature ? Hélas non. L'expérimentateur n'est pas intervenu. Il a laissé les bactéries pathogènes et les amibes (car il s'agissait en l'occurrence d'amibes) coévoluer. L'établissement de la symbiose a mis cinq ans. Quand les résultats ont été publiés, au terme de l'expérience, les relations symbiotiques étaient d'une complexité effrayante - presque irréductible. En fait, si elle avait été observée dans la nature, n'importe quel créationniste en aurait tiré argument - seulement voilà : la fusion symbiotique de ces deux organismes en un seul avait bien eu lieu de manière progressive (quoique évidemment très rapide par rapport au rythme de la fossilisation...) sous les yeux de l'expérimentateur.

Voilà ce que vous appelez un "conte pour enfants", Julien : une expérience réelle, observée et confirmée. L'émergence de la cellule eucaryote, j'ai envie de vous le rappeler, ne nécessite pas d'autre mécanisme.

> C’est une addition d’événements hautement improbables : développement d’une symbiose, perte de l’ADN (elle est bonne celle-là!), coordination de la reproduction, échange avec le cytoplasme …

Eh oui. Evénements hautement improbables. Qui ont été observés, vérifiés, reproduits. Elle est bonne celle-là, comme vous dites !

>Vous semblez oublier trop souvent que les mutations sont un mécanisme NON-DIRIGÉ. Que deux organismes se soient modifiés génétiquement et parallèlement par HASARD est impossible. Le hasard ne pense pas, ni la sélection naturelle. La bactérie parasite serait devenu partie intégrante de la cellule.

Eh oui. Mon pauvre Julien, si vous croyez pouvoir m'apprendre quoi que ce soit au sujet des mutations ou de la sélection naturelle, vous vous fourrez le doigt dans l'oeil. Tous les biologistes - qui connaissent le sujet infinimement mieux que vous - sont d'accord avec moi sur ce point. Par conformisme ? Pourtant, l'évolutionnisme a été un temps très marginal - et il a réussi à s'imposer.

>Ceci implique que dès les tous premiers stades de ce périple, le petit procaryote aurait acquis la faculté à coordonner sa duplication avec celle de la cellule hôte.

Pffouhahahahahaha... Vous êtes de plus en plus hilarant. Vous savez Julien, les mitochondries n'ont jamais acquis la faculté de coordonner leur duplication avec celle de la cellule hôte ! Eh non ! Elles se divisent totalement indépendamment !

>Notons seulement qu’ils n’existent pas d’intermédiaires fossiles ou vivants, si ce n’est de quelques bactéries authentiques avec une couche lipidique autour de leur l’ADN ou d’autres qui nous semblent capable d’endocytose ou d’autres qui ont un chromosome linaire.

Il y en a d'autres encore :
- eucaryotes sans mitochondries
- eucaryotes sans appareil de Golgi
- procaryotes possédant une ébauche de cytosquelette (microtubule)
- eucaryotes sans histones

Quant aux intermédiaires fossiles, il est bien possible qu'on en ait. Il est tout simplement impossible de les reconnaître. Ce n'est évidemment pas un argument en ma faveur - mais j'aimerais vous faire comprendre que, sur ce point, les fossiles ne peuvent pas appuyer votre thèse (comme sur tous les autres, d'ailleurs...)


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