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Re:Re:Re:Re:Re:Re:Réponses stupides (désolé, c'est vous qui avez commencé...)


Re: Re:Re:Re:Re:Re:Réponses stupides (désolé, c'est vous qui avez commencé...) -- F. Tremblay
Posté par Mikaël , Aug 06,2002,04:06 Index  Forum

« Pour avoir des expériences subjectives, il faudrait bien que ces neurones soient des êtres vivants, non ? À mon avis, seuls les être humains et certains animaux peuvent avoir une conscience... Cette conscience est nourrie d'information par l'information venant des sens. » : soit, mais cette information venant des sens c'est des potentiels d'action (un concept neurophysiologique donc) et tout au long du traitement par le cerveau, on n'a jamais que de l'information sous forme de potentiel d'action. On peut avoir des zones d'activités plus ou moins complexes et cela peut entrainer des secrétions par-ci, des contractions musculaires par là, etc. mais un aucun moment on aboutit nécessairement à l'impression subjective du rouge.

« Je pense que vous tentez un argument par ignorance. Bien que la manière exacte de l'encodage des perceptions (et non sensations) n'est pas connue, ça ne veut pas dire que c'est magique. » :

Ce n'est absolument pas un argument par ignorance. Je veux essayer de vous montrer que le point de vue à la 1ère personne et celui à la 3ème personne, pour complémentaires qu'ils soient, relèvent de 2 épistémologies différentes. Ce qu'on peut réduire, c'est des patterns d'activations complexes à des patterns d'activation plus simples et des patterns d'activation plus simples à des activités de neurones individuels. Par contre, la sensation de rouge, en elle-même, ne peut être réduite de la sorte, car il faudrait l'identifier (et pas simplement la faire correspondre par simultanéité d'occurence) à un certain pattern plus ou moins complexe d'activité neuronale, ce qui est impossible car ce qui émerge ne peut être que d'ordre fonctionnel (dans le sens de computationnel) or l'impression de rouge (en elle-même) n'est pas une propriété fonctionnelle.

C'est dommage, vous n'avez pas répondu à tout ça :

« « "Et même en considérant le cerveau dans sa globalité, il n'y a que des neurones et des activations peut-être très complexes
mais ni rouge, ni bleu, ni son, ni douleur, ni désir, ni amour, ni haine, etc."

Non, vous ne comprenez pas encore. L'idée du rouge est une pensée comme les autres, transmise par les neurones. » :

Si pour vous, pensée = toute information présente dans le cerveau et si information = modification structurée d'un substrat, je
suis d'accord avec vous : l'influx nerveux est composé d'une séquence de potentiels d'action organisés selon un certain pattern.
Il s'agit donc d'information et comme ça se passe dans le cerveau, on peut dire qu'il s'agit de pensée. Mais moi, ce qui
m'intéresse, c'est le pendant subjectif et "riche en couleur" de cette pensée matérielle incolore.
Ce que je défend c'est que l'aspect objectif, à la 3ème personne ne peut pas rendre compte de l'aspect subjectif, à la 1ère
personne. Il y a bien sûr un parallélisme puisque lorsque tel événement neuronal a lieu dans mon cerveau, tel événement
subjectif peut avoir lieu ; mais mettre en évidence un parallélisme, ce n'est pas expliquer !

« "Je voulais vous dire qu'on ne pouvait pas logiquement déduire qqch qui n'a rien avoir avec la logique (on ne peut pas
logiquement
déduire l'impression de rouge à partir de la connaissance des neurones du cortex visuel et de leurs interactions)."

Qu'est-ce que ça a à voir ? Extraire l'impression du rouge du contenu des neurones n'est pas un acte conscient. » :

Je me mettais à la place du scientifique : il ne pourra jamais, connaissant tous les neurones et leurs modes d'interaction, en
déduire l'impression du rouge que les gens peuvent avoir. L'impression du rouge est une donnée qui n'est apportée que par le
point de vue à la 1ère personne. Elle n'est pas qqch qui existe nécessairement dans le cadre des théories neurophysiologiques.
Je pourrais parfaitement imaginer que vous êtes un "zombie" sans vie subjective et donc sans impression subjective du rouge,
cela sans contredire la neurophysiologie. D'ailleurs, dans les faits, rien ne me prouve que vous avez réellement une vie
subjective. Seul vous pouvez vous en rendre compte, à condition que vous en ayez une d'ailleurs... »


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