...entre adultes consentants...
L'état n'est pas le "tuteur des adultes". Tant que ça ne concerne que des adultes responsables et consentants, j'ai (comme vous, je pense) un gros gros préjugé en faveur du "free for all".
Qu'il s'agisse de faire des coutchi-coutchis autour d'une pyramide cosmique ou qu'il s'agisse plutôt d'une grosse partie de fesses, ou d'une simple partie d'échecs, entre adultes responsables et consentants, je n'ai pas d'objections.
La meilleure façon de promouvoir et garantir ma liberté est de promouvoir et garantir celle des autres. Mon calcul est purement égoïste.
En théorie, c'est bien beau, mais, en pratique, on ne peut éviter (ici comme partout), les cas borderlines.
Le critère d'"adulticité" est facile à régler. Comme pour le droit de vote. À 18 ans, jour pour jour, on saute d'un coup d'une catégorie à l'autre. C'est simple, commode et sans finassage.
Le critère de "responsabilité" est moins bien défini. Une personne plus ou moins "Alzheimer", par exemple, entre-t-elle dans votre définition d'"adulte consentant"? Doit-on limiter sa liberté d'adulte consentant si une nuée de charlatans lui tournent autour.
Je vois aussi une difficulté au niveau de l'affichage. Un club de "satyres-nymphomanes" (avec ou sans but lucratif) devrait-il avoir le droit de s'annoncer sur le trottoir, comme peuvent le faire les clubs religieux de tout acabit?
Comme vous certainement, j'ai pour principe que la liberté de l'un s'arrête là où commence la liberté de l'autre. Le problème est de définir "commence". Par exemple, quand je suis tranquille à la maison et que j'entends le tintamarre des cloches de l'église voisine, suis-je en droit de me plaindre? Ont-ils le droit de me faire ça?
Khayman : "Est-ce que l'absence des parents, d'amour de la mère, a plus de chance de causer des psychoses chez l'enfant que le laisser être éduqué à l'intérieur d'une secte ?"
Je ne sais pas. Dans le fond, c'est le bonheur des gens qui compte. Si j'avais à choisir, j'aimerais mieux être un crétin heureux qu'un sage malheureux. Vous aussi, je suppose.
Khayman : ...on semble vouloir de plus en plus unidimensionnaliser l'éducation ici au Québec en éliminant au collège les cours jugés "non-rentables" (sic) comme la philosophie, la géologie, etc."
Ça semble être une tendance lourde. D'une année à l'autre, les cours de mathématiques, par exemple, sont gommés des programmes collégiaux qui ne sont pas formellement "orientés-science". Ça fait des diplômés qui confondent allègrement "A implique B" et "B implique A", en caricaturant un tipeu.
Concernant notre (présumé) sujet principal: "Quelle attitude adopter face aux idées croches de certains adultes consentants", ma position colle pas mal à ce que dit Jean Bricmont, dans l'éditorial que Jean-François nous a récemment fourni:
"...il y a une confusion fréquente entre la censure et la critique. Nous ne voulons nullement faire appel à l'Etat et aux tribunaux pour qu'ils interdisent certaines idées ! Autre chose est de mener la critique la plus vigoureuse, ce dont nous ne saurions nous priver lorsqu'elle nous paraît nécessaire."
Denis
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