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L'histoire des sciences revue et corrigée par le créationnisme


Re: Confusion -- Julien
Posté par Platecarpus , Oct 01,2002,17:08 Index  Forum

Aujourd'hui, nous avons appris que :

Or, il s’est toujours avéré que la science, au lieu de combler les trous, en révèle d’autres. La théorie est alors refaçonner pour ne plus prédire de gradualisme, par exemple.

Alors que c'est exactement l'inverse. Plus les découvertes se sont accumulées, plus les postulats évolutionnistes ont été confirmés un par un, plus les créationnistes ont été obligés de reculer.
Du temps de Darwin, ils niaient la possibilité de changements génétiques. Après les découvertes de Mendel, ils ont affirmé que la "microévolution" des races de chien était juste due à un changement de fréquence d'allèles préexistants qui ne pouvaient pas changer. Quand DeVries a découvert les mutations, ils ont affirmé qu'aucun changement génétique ne pouvait être avantageux. Quand les recherches sur les drosophiles ont montré que si, certaines mutations étaient avantageuses, ils ont affirmé qu'elles ne pouvaient pas conduire à l'apparition d'une nouvelle espèce.
Quelques décennies plus tard, nous savons que l'apparition d'une nouvelle espèce ou spéciation se produit couramment, dans la nature et en laboratoire, grâce à des mutations avantageuses ou neutres. Les créationnistes ont été forcés de l'admettre.

Ils ont donc choisi une nouvelle échappatoire : ils ont affirmé que les mutations ne pouvaient pas conduire à l'apparition de nouvelles structures morphologiques, ni à une augmentation de l'information.
Maintenant, des expériences sur les moustiques ont montré que leur résistance aux insecticides avait impliqué l'apparition d'un nouveau gène qui n'existait pas avant - donc une augmentation de l'information. Parallèlement, d'autres recherches ont montré que l'apparition de nouvelles structures morphologiques (pattes, mâchoires, ailes des insectes, pour ne citer que les exemples les plus connus) étaient non seulement explicables par mutations, mais que quelques, voire une seule, mutations de gènes du développement suffisaient à provoquer une innovation évolutive fonctionnelle.

Désormais, il n'y a plus de faille dans l'édifice de la macroévolution. Nous disposons d'un mécanisme efficace en théorie (tout changement génétique peut être provoqué par mutations ; les êtres vivants diffèrent, à la base, au niveau de leur génome ; donc, les mutations sont suffisantes pour expliquer l'évolution) et en pratique (on constate que l'évolution est bien à l'oeuvre sous nos yeux, et qu'elle implique des mutations : le génome des populations dans la nature est tout sauf stable). Le registre fossile nous montre précisément des formes intermédiaires là où nous nous attendons à en trouver et, ce qui est aussi important, en montre peu là où nous attendons à en trouver peu. Les expériences ont montré que les spéciations étaient très rapides (quelques millénaires à tout casser) : il serait anormal qu'on les voit se dérouler très progressivement dans le registre fossile, qui se chiffre à l'échelle du million d'années. En revanche, toutes les transitions morphologiques entre groupes vastes, impliquant au minimum une dizaine de spéciations, sont documentées par un nombre sans cesse croissant de formes intermédiaires chronologiquement et morphologiquement. Au passage, le "chronologiquement" est confirmé par toutes les méthodes de datation : radioactives, biochronologiques, sédimentologiques...

L’évolution a pris sa place comme la religion universelle des scientifiques bien avant que le registre fossiles soit aussi fleurissant qu’aujourd’hui et bien avant que le mécanisme des mutations génétiques ne soit bien compris.

Encore faux : le nombre de scientifiques créationnistes n'a cessé de diminuer de 1859 à aujourd'hui. Les découvertes en génétique et en paléontologie n'ont fait qu'accélérer ce processus.
Au XIXe, il existait des chercheurs agnostiques pour penser que l'évolution n'était pas appuyée par les faits scientifiques. Grâce aux efforts intellectuels de Darwin et de ses collègues et suite à une série de découvertes impressionnante, il ne reste, dans le camp des créationnistes, que quelques scientifiques fortement croyants et, par surcroît, fondamentalistes - c'est à dire qu'ils ne donnent pas à leur livre sacré (le plus souvent, la Bible) la dimension symbolique que la plupart des autres croyants lui accordent.

Ensuite, on a simplement adapté le mythe a l’observation et on a fait quelques expériences-bidon qui jettent la poudre aux yeux (mutations génétiques dirigées qui doublent des structures morphologiques, par exemple).

Je clarifie ce point car je ne suis pas sûr qu'il sera limpide pour tout le monde : Jonathan Wells est un biologiste mooniste (c'est à dire adepte du père Moon, qui voit le darwinisme comme l'un des "démons" de l'humanité). En 2000, après son doctorat en biologie cellulaire et moléculaire, Jonathan Wells publie un livre intitulé Icons of Evolution qui a provoqué de grands éclats de rire et quelques soupirs de consternation dans le monde scientifique.
Il y lance, entre autres, une affirmation assez comique : pour contourner l'évidence de l'efficacité des mutations, il se répand en joyeux délires sur une mouche appelée Ultrabithorax.
Ultrabithorax est une grave malformée, qui présente quatre ailes au lieu de deux. On est arrivé à provoquer artificiellement cette malformation de manière assez brutale, en empêchant certains gènes de s'activer. Ultrabithorax naît donc avec une seconde paire d'ailes, apparemment normale, mais en fait non-fonctionnelle. N'oublions pas que ce n'est pas une mutante : son code génétique est normal. C'est juste son développement qui a été perturbé.
Que fait notre ami Wells ? Il affirme : 1) qu'Ultrabithorax est une "icône" de l'évolution. C'est à dire que les évolutionnistes, ces fanatiques à la recherche désespérée de preuves scientifiques, auraient publié partout des photos de l'insecte malformé en affirmant que son existence prouvait la capacité des mutations à "faire avancer l'évolution". Cette accusation est en elle-même assez tordue, mais passons. 2) Ayant déjà bien embrouillé le tableau, Wells pose la cerise sur le gâteau en ajoutant : "Ces mutations ont été intelligemment dirigées. [ce que Wells appelle "diriger intelligemment", c'est torturer un embryon de mouche par chocs thermiques pour en faire un malformé, je le rappelle] Et même là, elles ne provoquent pas un progrès évolutif ! Les évolutionnistes vous trompent !"
Et le tour est joué. Les ignorants n'y verront que du feu. Wells conclut son livre par un appel à se procurer des autocollants à placer sur les pages des livres évolutionnistes qui ont le malheur d'évoquer ces "icônes". On en vient à se demander pourquoi Wells s'est fendu d'une argumentation de plusieurs centaines de pages : il aurait pu demander directement à ses lecteurs de détruire les livres qui n'étaient pas d'accord avec lui. Comme ça, on aurait pu tout de suite comprendre d'où il tenait ses méthodes toutes en finesse et en subtilité.

Mais on omet de mentionner que les arguments de front de l’évolution tel la résistance aux antibiotiques n’ont pas de lien avec l’évolution elle-même et ceci parce que les mutations qui induisent cette résistance causent un disfonctionnement chez la bactérie qui empêche la molécule antibiotique d’atteindre sa cible.

Ce qui est faux. Je rappelle le cas de notre ami le moustique, qui a acquis un gène supplémentaire permettant uniquement de résister aux insecticides. C'est bien un gain de fonction et un gain d'information qui a eu lieu. Que peuvent ajouter les créationnistes ? Que les insecticides ont une cause intelligente, peut-être ?

je veux dire qu’il n’existe pas d’exemple réel d’évolution si l’on considère la réelle définition de l’évolution qui implique, elle, une augmentation d’information génétique induisant une fonction nouvelle chez l’espèce.

Idem.


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