2) La Fable des abeilles c'est simplement un texte-clé du libéralisme des Lumières (souviens-toi qu'à l'époque il s'agissait pour la bourgeoisie industrielle de démontrer que même un bon monarque n'était pas la manière la plus productive d'organiser une nation). C'est pas une preuve de quoi que ce soit -- Mandeville essaie de prouver que la moralité ne dépend pas nécessairement, ou pas du tout, d'une organisation centralisée. Je l'ai mis pour sa valeur illustrative et pour expliquer le passage du libéralisme au néo-libéralisme (disparition du contexte social). Enfin, juste au cas où ça ne serait pas clair, je ne suis aucunement libéral -- ni néo -- et je trouve que Mandeville et Smith (la main invisible) c'est de la connerie.
3) T'as raison, c'est FT qui parlait de «recherche du bien d'autrui» dans un système compétitif. Ça donne l'impression qu'il ne comprend pas bien sa propre position, qui se résume peut-être à mettre le batte dans le windshire de l'État, n'importe comment pourvu que.
À moins qu'il ne parle de recherche «apparente» du bien d'autrui, comme dans la métaphore des boulangers, de Smith. Un seul boulanger dans un village produira le pire pain au plus haut prix. Si un second s'installe, ils tenteront tous deux de produire un meilleur pain au plus bas prix -- ce qui peut paraître comme une recherche du bien des consommateurs, au sens que si les boulangers cherchaient effectivement à plaire aux consommateurs ils ne s'y prendraient pas autrement. Par contre, le but réel est bien sûr de ramasser un maximum d'argent et d'écraser le concurrent (le problème de Smith est d'avoir à considérer cette situation comme relativement stable dans le temps, alors qu'on peut tout aussi bien concevoir un contexte concurrentiel comme dynamique et temporaire et un monopole comme statique et donc beaucoup plus durable -- et donc que dans un village où la qualité du pain est uniquement déterminée par le marché le consommateur évite de se faire fourrer qu'une minorité du temps, cad dans les courtes périodes de compétition/guerre des prix).
C'est embêtant d'avoir à expliquer le point de vue de quelqu'un d'autre, mais comme il semble incapable de l'articuler lui-même, faut ce qui faut.
*Ce qui ne marche probablement pas en REDICO, puisque de tels mots rendent la proposition «molle»... Disons donc, S2: «on peut utiliser G/D quand on décrit l'échiquier politique -- si on est raisonnablement certain que l'interlocuteur utilise la même classification» (98%) et S3: «on doit éviter G/D si on tente de comprendre une idéologie ou si on veut analyser un système politique» (98% aussi).
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