Florence,
Je souscris pas mal à ce que vous dites concernant les divers foyers de troubles politiques un peu partout dans le monde. Et on pourrait même en rajouter quand on songe à l'Arabie saoudienne comme n'étant pas dans la mire de l'administration Bush. Quand tout doit se faire à la faveur de la lutte anti-terroriste, on a là un des principaux pôle de financement à l'idéologie intégriste musulmane qui est absolument et fondamentalement anti-démocratique aussi, mais ces Sheiks cyniques et maîtres du double-jeu ne sont pas "personna non-grata" à la maison-blanche, et ce, or qu'on prétend vouloir s'attaquer à la source du problème. Hem! ... on appellera ça du pragmatisme. Oui, il va arriver qu'on va voir ce même Président américain servir des coktails sur son ranch à de drôles d'invités en burnous. Enfin ...
Mais pour le désir d'hégémonie, c'est à se demander jusqu'à quel point il n'y a pas que les Américains à tirer profit d'une certaine stabilité du monde (là où il y a du grand commerce à faire) dont ils sont bien les seuls à pouvoir en offrir une quelconque garantie, actuellement, pour tous ces membres du G8 et plus. C'est pour dire que la problématique dépasse sans doute ce qui serait le fait des seuls Américains avec ce désir qu'on leur prêtera. Par exemple, des pays comme l'Allemagne ou le Japon ont immensément profité de ce que les sommes folles que les États-Unis dépensait pour couvrir les budgets militaires les dégrévaient d'autant de leur côté. Et, tiens, puisque on évoque le Moyen-Orient aussi sur ce fil, mais que feraient tant les Sheiks arabes des pétro-monarchies qu'Israël de l'autre bord sans le "backing" du Big brother U.S. pour les soutenir?
Les Américains sont devenus les endosseurs de la bonne marche de l'économie mondiale, et certainement aux yeux des gros investisseurs. La Navy sert à ça entre autre. Protégeant leurs fesses, ces Américains se trouvent également à protéger nombre d'intérêts étrangers "amis". Ils n'ont pour ainsi dire pas le choix, au vu de l'intégration et de l'interpénétration des marchés, en plus de cette volonté (présenté par à peu près par tout le monde comme étant bonne) d'investir de plus en plus ailleurs que chez soi. Si on pense gagner la paix comme ça (enchaînant les autres envers nos intérêts), ceci peut également annoncer de plus en plus des opérations de pompiers pour éteindre les feux à la grandeur de la planète. Et qui va s'en charger?
ENFIN
Serait-ce mieux ou le monde serait-il plus sûr si au lieu d'avoir cette seule super-puissance américaine, le monde serait partagé entre trois ou quatre grandes puissances comparables? Au train où les choses vont là, le monde occidental ressemble, lui, de plus en plus au fait de vivre sous le parapluie d'un empire, effectivement. Mais savoir si c'est si néfaste que ça, ce serait une autre question.
Globalement, «l'empire» a un semblant de moral a faire valoir même si dans le détail c'est souvent affreux. Faut pas entrouvrir les portes de placards trop souvent, quoique des organes d'informations comme le "Monde Diplomatique" s'en sont fait une spécialité (sourire).
Pour un bon coup de cafard, faut s'abonner pour un an au journal.
Jacquou
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