Certes, il y a des guerres (ou plutôt des ripostes) nécessaires: il fallait sans aucun doute éliminer Hitler et le Japon impérial(iste), Saddam en 91, Kennedy a bien fait de taper sur la table lors de la crise des missiles de Cuba, Israël avait toutes les raisons de se défendre en 68, etc. Certes, il eut été préférable ("hindsight is 20/20") de ne pas négocier avec Hitler en 1939.
Il est par contre difficile de justifier la campagne d'Afghanistan par la "libération des talibans", qui est d'ailleurs une illusion (ils sont toujours là, ou au Pakistan voisin, à attendre qu'on cesse de regarder de trop près chez eux afin de pouvoir remettre le pays sous leur coupe et les femmes sous la burka, et ceux qui se sont réjouit de leur départ l'ont fait dans l'anticipation de pouvoir prendre leur place, pas d'instaurer une démocratie éclairée), ou la prochaine invasion de l'Irak par la "lutte contre la prolifération des armes de destruction massive" (pourquoi l'Irak plutôt que la Corée du Nord, deux ou trois autres républiques bananières du Caucase qui vivent du trafic de matériaux suspects, la Suisse et ses exportations "neutres" d'armes légères, et les principaux coupables que sont Chine, Russie, France, Afrique du sud et USA ?), ou la méchanceté native de Saddam envers ses populations (pourquoi lui plutôt qu'un tas d'autres, à commencer par Poutine et les Tchéchènes, le quarteron de généraux algériens, le cinglé de Kinshasa, les sbires rwandais, les affameurs de Luanda ou de Karthoum, les esclavagistes de Rangoon, ...).
Malheureusement, le schéma qu'on nous montre ici est représentatif d'un désir d'hégémonie, pas simplement d'une préservation d'intérêt ou d'une tentative de protection de son intégrité.
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