Suivi

Mal nécéssaire alors? Des fois que ...


Re: Guerre "juste"... quelle aberration! -- Jean-Francois
Posté par Jacquou , Nov 12,2002,03:28 Index  Forum

Jean-François,

Y a le Français Cocteau qui disait : «L'histoire est bonne à oublier. Et c'est pour ça qu'il est important de la connaître». C'est un peu ça qui me venait à l'esprit suite à la consultation de ces lignes publiées dans le "Monde Diplomatuque".

Enfin, oui, c'est une question intéressante à savoir s'il peut jamais y avoir de «guerres justes». À première vue, le terme parait certainement antinomique. Peut-être bien?

N'importe quel conflit armé va certainement charrier sa charge de tragédie et ne sera certainement pas le lieu de la plus grande justice en acte. On s'en doute un peu. Mais l'absence d'un conflit déclaré ouvertement, par contraste, nous donnerait-il toujours à voir des situations les plus heureuses pour le bénéfice d'un grand nombre? Face à de véritables fascistes au commande d'un véritable État, le mieux serait-il toujours de laisser faire pour préserver la "paix" à n'importe quel prix? Si c'est la préservation de la vie humaine qui sert d'étalon de mesure comme devant être la meilleure chose en vue de laquelle orienter notre conduite et qu'un protagoniste adverse qui s'est constitué tel face à vous décide que, lui, il n'en fera pas de cas de la valeur de la vie humaine : on fait quoi? Mettons qu'il vous le ferait savoir d'avance? On désarme unilatéralement?

La situation des pays à démocratie parlementaire en 38 face au Fürher germanique? Idem pour celle de la Russie en 41 qui faisait son gros possible pour amadouer le concurrent idéologique côté prussien (pas de provocations les gars)? Beaucoup plus récemment, le conflit assez bref en Afghanistan aurait donné lieu à quelques scènes de réjouissance populaire là-bas rien qu'à l'idée de s'y débarasser de ces Talibans décidemment gênant. Mais qui est-ce qui se réjouissait le plus? Des Afghans eux-mêmes. Aurait fallu laisser faire pour les Américains dans ce cas-là? L'affaire : un drôle de dilemme. Mais ces extrémistes maniaques de proto-fascistes islamiques étaient précisément ceux-là qui foulaient le mieux les magnifiques principes démocratiques des gens de "gauche" d'ici et d'ailleurs. Était-ce de la propagande seulement les principes avoués de ces "étudiants" coranniques?

Le choix d'un conflit plus limité ou l'attente d'une conflagration de plus grande étendue : à savoir ce qui est mieux? Le désordre organisé des Américains ou bien l'injustice élevée au rang de système de ceux qui en ont particulièrement contre les "vertus" d'une presse libre, de la politique de parti ou de l'idée même de "droits de l'homme"? Chacun devrait être libre de se choisir le type de gouvernement qui lui plaît (et pourquoi pas le fascisme?) c'est entendu. mais si ce n'était toujours que pour se cantonner à rester tranquillement chez soi encore. C'est quand le tyran local enhardi se met en frais de vouloir "exporter" le modèle ailleurs : encore là on fait quoi? Si la diplomatie ne donne rien du tout?

ENFIN

À défaut d'avoir des «guerres justes», pourra-t-on parler des fois de certaines guerres en terme de mal nécéssaire? En déniant cette qualité de "nécéssité" à quelque conflit armé que ce soit, cela voudrait dire quoi en pratique dans le monde réel? Tout le monde s'entend pour dire que l'idéal serait d'éviter d'en venir à de pareilles extrémités, mais juste le fait de penser ça fera-t-il disparaître pour autant des intérêts parfois inconciliables d'idéologies envers d'autres essentiellement antagonistes, quand ce ne sont pas des intérêts purement matériels (réellement vital des fois) qui constituera le noeud du contentieux.

Certains conflits mortels peuvent assurément être évités, mais à savoir si ça peut toujours être vrai indéfiniment? C'est une bonne question. Savoir également si un bien relatif (plus ou moins important) ne pourrait jamais sortir de la victoire militaire d'un camp vis-à-vis d'un autre quand on aurait pris la bonne mesure de cet "autre" et qu'il s'avèrerait que ce dernier est particulièrement vicieux pour le vrai : ça? Si juguler une agression n'est pas un bien : qu'est-ce que c'est d'abord? Le droit à l'auto-défense est reconnu aux individus. Et on délègue «d'en-haut» le droit de tuer à des policiers en service au nom de quelque principe supérieur de justice. Est-ce qu'une société a le droit de vouloir assurer sa survie?


Jacquou


Suivi