Enfin un bon exemple! Voilà ce que je veux dire: ceci est de la culture, pas de l'évolution. Merci de faire le ménage un peu. Comparons avec cette phrase:
«Ces deux espèces vivent ensemble dans la savane et toujours la gazelle va ajuster sa vitesse par rapport au lion»
Contrairement à l'autre exemple, ici la gazelle ne fait rien de ceci volontairement, et sa progéniture n'a pas à «apprendre» à courir. Ça c'est de l'évolution: avec le temps, les gazelles qui courent moins vite meurent plus rapidement et se reproduisent moins -- et donc la proportion de gazelles qui courent assez vite devient de plus en plus grande (et si aucune gazelle ne peut courir assez vite, l'espèce s'éteint tout simplement, comme 99% des espèces qui ont vécu sur terre jusqu'ici). Rien à voir avec l'apprentissage du maniement du marteau. Capice? De plus, apprendre le maniement du marteau prend 5 minutes, alors que former une espèce de gazelles courant plus vite qu'une autre peut prendre des millions d'années.
Bon. Là, pour vous mélanger un peu, j'ajouterai que la culture humaine a probablement participé à l'adaptabilité, et donc à la survie et éventuellement la suprématie totale de l'espèce. Par exemple, on a eu assez tôt l'idée de se mettre des fourrures sur le dos pour pouvoir survivre dans des climats moins chauds. Mais il ne faut pas faire l'erreur de supposer que «porter une fourrure» est un caractère génétique! Ce qui est génétique, c'est la capacité d'avoir une culture complexe, et pas le contenu de cette culture.
2)
Le spermatozoïde possède les caractéristiques génétiques de son producteur, point. Ceci inclue le «plan» pour le corps, donc du cerveau, des instincts, et probablement une portion x du tempérament et des habiletés de base du futur bébé (personne ne s'entend sur cette proportion). Mais il ne contient RIEN des expériences et des connaissances du père, puisque celles-ci ne sont pas héréditaires. Quand vous apprenez à manier le marteau votre bagage génétique ne change pas, et donc vos spermatozoïdes (ou ovules) non plus.
Ceci signifie que si votre bagage génétique dit, par exemple, «poil sur la tête seulement», votre progéniture risque peu de s'en écarter --- alors qu'au contraire, le maniement du marteau peut très bien s'oublier entre les générations, ou être remplacé par autre chose (il y a bien des arts et des métiers qui se sont perdus dans l'histoire --- après le «linéaire A» et le «linéaire B» les grecs archaïques ont perdu l'écriture! [pour la réinventer plus tard évidemment]). Bien sûr, éventuellement le bagage génétique change, lui aussi, à cause de mutations inévitables. Mais, encore une fois, l'échelle temporelle est ridiculement grande par rapport à celle des changements culturels (disons, pour faire poétique, qu'une civilisation entière n'est qu'un battement de coeur dans l'histoire de l'homo sapiens).
Enfin:
«- L’évolution n’est pas si difficile à comprendre dans le fond car c’est nous . Tout ce qui vit au- delà de la puberté changera les choses . Et ces nouvelles choses apprises nous l’apprendrons à nos enfants qui changeront les choses .»
Faux. Vous confondez toujours l'évolution néo-darwinienne avec le progès de la culture et/ou du savoir. Regardez les humains partout autour de vous: leur place dans l'évolution n'a rien à voir avec leur culture. On vous l'a déjà dit avec votre exemple des Papous: au sens biologique ils sont tout aussi «évolués» que vous; et pourtant leur culture est vachement différente (et excusez-moi mais à vous lire, je ne dirais certainement pas qu'elle est «moins avancée» ou quelque chose du genre).
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