Jean-François,
C'est pas solide, il est vrai. Il sera certainement permis d'être sceptique. C'est que j'essayais d'illustrer un peu ce que certains entendent par "activité inconsciente du cerveau". Et quoi de mieux que les rêves comme pour tenter d'y avoir accès à cet inconscient? Ça peut effectivement ne rien signifier du tout sur un quelconque plan "mystique", disons. Mais le cerveau continue de travailler, lui, qu'on soit conscient ou pas. Il y a formé en lui ce qu'on pourrait peut-être appellé une «conscience d'espèce», laquelle ne tient pas vraiment compte de nos personnalités rationnellement construites lors de la veille.
Le fait est aussi que le cerveau de l'homme interprète tout ou presque en terme d'image et qu'il y joint un sens derrière ça, même en se passant du concours de notre raison analytique réveillée. Bref, on dirait bien que notre cerveau est imprégné, jusque dans le moindre de ses replis intimes, comme d'une nécéssité de trouver des sens à TOUT. Et c'est le plus souvent un sens de genre narratif. Je peux me tromper. Mais par exemple, il est amusant de voir qu'inconsciemment le cerveau d'un dormeur se prêtera comme à une nécéssité de forger un récit fabuleux (quoique non dénué de sens), et ce, simplement comme pour expliquer un simple malaise dû à une digestion encombrée. Le cerveau réclame du sens, n'importe quoi mais du sens. Et c'est valable pour le psychanalyste aussi, lui qui n'est pas sans cerveau. Mais d'où vient donc cette nécéssité? Pas de la raison apparemment, puisque ça surgit quand cette raison analytique est au repos.
Ce serait-il que le travail de la raison ne serait que la continuation d'un désir sous-jacent qui est là et qui est de fournir à la demande de sens en réponse à des stimulus les plus divers? Ce désir pour le "sens" des choses caractériserait bien notre espèce humaine? Aurait-ce pu être un élément pré-datant le langage parlé? Ce serait cette "nécéssité de sens" pour l'homme, au générique, qui aurait conduit à l'élaboration des langages parlés?
Jacquou
|