Lors du Big Bang, l’univers, formé de plasma à haute température, était extrêmement lumineux. Lors de son expansion rapide, cette lumière s’est transformée en micro-ondes, qui constituent depuis lors une sorte de bruit de fond presque uniforme ou d’écho de cette époque primitive. Pour recueillir ces ondes difficiles à capter, l’équipe a monté un appareil hypersensible, nommé Boomerang, sur un énorme ballon lancé au-dessus de l’Antarctique pendant 11 jours.
Résultat : une carte montrant les points chauds et les points froids de l’univers 300 000 ans après sa création – l’époque la plus reculée jamais observée par l’homme. Mais il y a mieux. L’analyse de ces images révèlent que l’univers est plat, avec une variation ne dépassant pas 10%. Que cela signifie-t-il? Que deux faisceaux laser projetés dans l’espace resteraient parallèles sans jamais se croiser ou diverger. On peut aussi imaginer un ballon gonflé à l’infini : bien qu’il soit rond, pour un observateur situé à sa surface, il semblerait plat. L’univers présenterait des caractéristiques semblables.
Les images appuient l’idée selon laquelle l’univers, aussi petit qu’une particule subatomique au départ, a atteint la taille d’un ballon de basketball en une fraction de seconde. Mais elles indiquent aussi, au contraire de ce que l’on pense généralement, que cette expansion ne se poursuivra pas éternellement, l’univers devant atteindre un jour une taille maximale au-delà de laquelle il ne s’étendra plus. Une constatation qui risque de provoquer des débats passionnés chez les spécialistes. Les résultats complets de ces travaux sont publiés dans la revue Nature.
Philippe Gauthier
pgauthier@cybersciences.com