Si j’ai décidé d’écrire, c’est que je trouvais le débat quelque peu détourné de son inclinaison initiale. Je cherchais à relancer la discussion. Je trouve qu’Ody est tombé dans le piège des attaques personnelles. Je crois qu’il n’aurait pas dû répondre aux présomptions de la part de certains sceptiques et s’attarder à expliquer son point de vue de manière plus étoffée même si cela lui semble peine perdue. Comme je suis très occupée ces temps-ci, je n’ai pu répondre immédiatement.
L’un d’entre vous a écrit que la méthode scientifique n’était pas la seule méthode de découvrir la vérité de la réalité mais qu’elle était la meilleure. La numéro 1 quoi. Mon opinion est qu’elle est une parmi beaucoup d’autres, bonnes et mauvaises. Et qu’elle possède ses lacunes.
Vous me répondrez peut-être : ‘Mais pas de problèmes, on est d’accord que la méthode scientifique a ses lacunes. Il n’y a pas de débat.’ Je vous dirai que, malgré cela, vous défendez cette méthode envers et contre tout. L’un de vous a intimé Ody de lui prouver qu’il existait une méthode plus efficace que celle là. Pourtant, je crois que ce serait vraiment audacieux que de défendre qu’il existe une ‘méthode de remplacement’. Il ne s’agit pas tant de s’en prendre à la méthode scientifique que de montrer que la manière des sceptiques d’appréhender la réalité est des plus étroites.
Vous cherchez des preuves. Mais est-ce que vous vous êtes questionné à savoir si vous n’étiez pas davantage adeptes de l’orthodoxie scientifique que défendeur de la science éclairée? À ce sujet, j’ai trouvé fraîche la petite discussion sur la science influencée par le politique. Plusieurs étaient là à discuter de la Science comme d’un fait coupé du monde duquel il émerge…Objectif, Irréfutable… Vous cherchez la vérité.
Je m’aperçois bien qu’il y a un désavantage à donner des exemples de ce que vous attaquez, dans vos articles de dico par exemple. Puisque ce qui a été questionné ici par quelques uns c’est votre démarche en général et nos vos biais en particulier, bien qu’ils soient justement, un bon exemple de ce que la démarche soi-disant sceptique peut produire comme jugement éclairé. Mais je donnerai tout de même quelques exemples des biais du groupe sceptique et de la mésinformation qu’effectue le dico endossé par lui.
Un des intervenants de ce forum écrivait que la plupart des anti-sceptiques venant sur le forum ne prouvent en rien l’efficacité des méthodes en lesquelles ils croient et que très souvent, les recherches qu’ils citent démontrent des faits évidents. Par exemple, référant à la thérapie primale, il dit que l’étude démontre sûrement que ‘crier défoule’. Bref, rien de neuf là-dedans. Je mentionnerai en passant que la thérapie primale est décrite comme étant peu sérieuse dans le Skepdic. Hors, ceci est une présomption comme on en rencontre souvent dans le dit Skepdic et chez les sceptiques eux même. Tout ce qu’on connaît peu se balance dans le ‘trash can’! La thérapie primale a en effet été reprise par les ‘rebirtheurs’ new ageux, au grand dam du ‘découvreur’, Arthur Janov. Celui-ci, après plusieurs années de thérapie freudienne en tant que psychiatre a remarqué un phénomène intéressant : un patient à qui il avait enjoint d’appeler à voix haute son père et sa mère se mit, au bout d’un moment, à se contorsionner puis à se convulsionner et enfin, poussa un cri d’agonie. Jamais Janov n’avait observé une chose pareille. Après réflexion, il put amener un autre patient à faire la même chose en le rappelant à ses sentiments face à ses parents. Le point important ici est que cette réaction est incontrôlable par le patient, elle n’est pas recherchée comme, par exemple, si l’on se met à crier de toutes nos forces pour évacuer de la tension. Que la tension s’évacue quand on crie est un fait assez évident. Mais il s’agit ici de tout autre chose. Après ces faits, Janov établie une théorie de ce phénomène. Sa théorie ne précéda pas l’expérience clinique. Pour résumer cette théorie, on pourrait dire que le ‘primal’ (la réaction incontrôlable) est une descente vers les souvenirs de souffrance les plus profonds. Il est la souffrance revécue dans toute son intensité. Cette expérience revécue maintes fois et déclenchée par le souvenir des souffrances qui ont les plus marqué amène le patient à guérir de sa névrose. Janov. Le cri primal. Flammarion, 1975. , Janov. Le corps se souvient. Du Rocher, 1997.
Vous n’exprimez pas de prétention mais, du fait que vous donnez de l’information au public, vous devriez exprimez cette prétention d’éduquer le jugement. Et si, pour toute information, vous offrez des articles biaisés, moi je me questionne sur ce qu’est le véritable scepticisme.
Dans ‘orgone energy’ (pas encore traduit en français), il est écrit : ‘Reich claimed that orgone energy is omnipresent and accounts for such things as the color of the sky, the failure of most political revolution, and a good orgasm.’ Oui, Reich décrivit l’orgone comme une bio-énergie omniprésente. Mais ses observations démontrèrent le lien de cause à effet entre, d’une part, la névrose et, d’autre part le blocage de tension physiologique. De là, ses expériences l’amenèrent à découvrir que cette tension physiologique était de nature bio-énergétique. Et, très important, il n’avança ses théories qu’après ses observations cliniques. L’autre volet de son travail est sociologique, de là la relation de l’orgone à ‘l’échec de la plupart des révolutions politiques’. Ce n’est pas l’orgone en tant que telle qui est relié aux révolutions mais le travail de Reich qui comprend une variété d’aspects humains et scientifiques! Comme réduction, on ne peut faire mieux!
‘only true believers in orgone energy have been able to find success with the demonstrations’. Est-ce que ça veut dire que si on est un scientifique respectable et que l’on se met à s’intéresser aux travaux de Reich on devient automatiquement un ‘véritable croyant en l’énergie orgonique’? Qu’est-ce qu’un ‘croyant en l’énergie orgonique’? Tous ceux qui l’ont observé? Harold S. Burr, de l’Université Yale ; Robert S.Becker; Bjorn Nordenstrom; Jacques Benveniste, Louis Kervran, Dayton Miller, Halton Arp, Hannes Alfven, Frank Brown, Giorgio Piccardi sont-ils des scientifiques ou des croyants?
‘Reich claimed to have created a new science (orgonomy) and to have discovered other entities, such as bions, which to this day, only orgonomists can detect.’ La détection des bions (les chaînons manquants entre la vie et l’absence de vie) demande l’utilisation de microscopes optiques et non électroniques comme certains scientifiques cherchant des bions ont utilisés. Maintenant, est-ce que ça signifie que les microscopes optiques sont ‘orgonomiques’?
‘Despite having no status in the scientific community, Reich’s ideas have been passed on by a number of devoted followers led by Elsworth F. Baker, M.D, (…) and Dr. James Demeo.’ Quel est la communauté scientifique? Tous les scientifiques moins les dits ‘orgonomistes’? Et moins les scientifiques allemands qui font beaucoup de recherche à partir des travaux de Reich? Savez-vous ce que les professeurs de psychologie disent à leurs étudiants à propos de Reich? Qu’il est un fou et un pervers sexuel. Comment ils le savent? Parce que tout le monde le sait, voyons. Reich, Wilhelm. The Function of the Orgasm. Farrar, Straus and Giroux.; Reich, Wilhelm. The Bion Experiments. Voir la bibliographie et la netographie complètes et autres info sur : www.orgonelab.org,
Voilà ce qui me fait penser que ce n’est pas la méthode scientifique que vous défendez mais l’orthodoxie scientifique.
Attention! Ces exemples sont des exemples de biais. C’est surtout l’attitude globale des soi-disant sceptiques que je déplore.
|