Si vous demandez au bouddhiste si l’on peut trouver quelque part une planète cubique peuplée d’habitants à tête de Mickey Mouse il vous répondra oui, puisque par définition on ne peut retirer quelque chose à l’infini. Mieux, il existe également un autre univers strictement pareil au précédent à la seule différence près que l’un de ces habitants mickeymousiens a une tache blanche sur l’oreille gauche.
L’infini du bouddhiste est donc beaucoup plus vaste que celui du chrétien.
« Schtroumpf existe » est une sentence qui agréera mieux le bouddhiste que « Dieu existe » ; mais en définitive elle est fausse également.
Il n’existe rien dans le multivers qui soit à la fois exprimable (encore moins quantifiable) et objectif. En d’autres termes, nommer quelque chose subjectivise immédiatement cette chose et la fait entrer automatiquement dans une case de notre inventaire d’humain.
C’est le cas de « Dieu » qui occupe une case énorme et lourde de cet inventaire.
Schtroumpf est donc plus aérien, plus souple, plus libre que Dieu ; mais plus nous parlerons de Schtroumpf et moins nous le comprendrons.
|