Par ailleurs, il n'est pas impossible, malgré le dicton, de comparer et d'échanger ici des pommes et des oranges. Sauf qu'en quantifiant une équivalence d'échange entre les deux on ne peut pas supposer que l'égalité des quantités confond la nature des objets (suffit de remplacer «oranges» par «amanites vénéneuses» pour le souligner). À la base, malgré un calcul savant, reste donc une évaluation toute subjective, «qualitative», de la valeur des choses. Les chiffres masquent un choix personnel.
Mis dans le contexte souligné par Bruno, où la valeur de l'être humain est strictement cluturelle, n'existe que par l'attitude qu'on adopte face aux autres, il semble que l'approche quantitative est particulièrement dangereuse, parce qu'elle permet un glissement infini fondé sur l'évaluation de départ.
L'expérience de Denis, où on a le choix entre deux boutons, ne nous apprend rien sur l'éthique ou sur la valeur des choses. Elle nous informe uniquement de l'attitude de celui qui doit choisir. Et ça, c'est irrémédiablement qualitatif.
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