Bruno : Je pense plutôt que Philippe se demande si les sceptiques pensent comme ça.
Denis : Par exemple, je pense que notre réalité est "assise" sur un fin-fond sous-particulaire (quantique ou sous-quantique?) essentiellement indéterministe et que les régularités qu'on observe (les lois) sont une sorte de manifestation de la "loi des grands nombres".
Bruno : Il y a du déterminisme à l'échelle quantique mais c'est un déterminisme probabiliste. On ne peut pas décrire un électron comme une boule de billard mais on peut décrire en terme de probabilité. Et on peut prédire le comportement d'un ensemble d'électrons. Il y a des équations pour ça. Je ne suis pas sûr de ce que tu veux dire par "loi des grands nombres". Quand des "objets" s'associent pour former un super-objet, ce super-objet se retrouve à avoir des caractéristiques qui lui sont propres. Je pense que c'est à ce moment qu,on parle de propriétés émergentes. Le comportement d'un atome n'est pas celui d'un un proton, ni celui d'un une molécule celui d'un atome, ni celui d'une cellule celui d'une molécule. Je crois que la transition quantique - classique (avec l'apparition de la séparabilité et la possibilité de déterminisme classique) apparaît autour du niveau organisationnel de la molécule.
Mon exemple d'oiseau n'est pour parler de déterminisme mais pour montrer que la façon dont la matière est structurée est essentielle pour comprendre comment fonctionne un objet. Parler de la façon dont les lois physiques doivent limiter le libre arbitre revient selon moi à ne pas voir qu'il y a une différence entre un morceau de fromage et un cerveau. Les capacités du cerveau ne lui viennent pas du fait qu'il est matériel mais de sa structure issue de son histoire évolutive.
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