Ghost. Non seulement l'éducation n'est pas un moule à biscuits, mais elle participe "seulement" à la finition du biscuit. Disons que, si on veut continuer plus loin dans la métaphore, elle enrobe un biscuit déjà existant de chocolat. Bien sûr que le don explique la disparité des résultats face à la même éducation. le don n'est pas une solution, mais un constat! je vais tenter une hypothèse plus loin.
Vous me dites "l'éducation on voit tout de suite d'où ça vient". Vous me donnez l'impression de vous raccrocher à l'éducation comme un naufragé à sa bouée. Comme si ce qu'on voyait facilement était l'explication ultime. On est incapable d'expliquer la provenance des dons, des vertus, des goûts, des vocations et divers concepts moraux pour la bonne raison que la science est encore à l'âge de la pierre.
La présence d'une âme est une explication classique et facile. L'âme est ressentie par la plupart des êtres humains, mais le problème c'est de savoir d'où elle vient et où elle se situe. Une hypothèse plus scientifique consisterait à percevoir l'individualité dans la structure de l'ADN. Ainsi l'ADN et l'âme ne feraient qu'un ou seraient étroitement liés (j'ai évidemment un penchant pour cette dernière hypothèse). Je pense qu'il serait intéressant que vous regardiez de plus près les études de Philippe Viola pour le coté technique (bien qu'il n'envisage pas une telle hypothèse, tout peut être complémentaire).
1ère hypothèse: Les informations morales (au sens large) "s'imprimeraient" dans l'ADN et au fur et à mesure des divers acquis moraux elles se transmettraient génétiquement.
2ème hypothèse: Une âme dans le sens classique (contenant des informations codées en charges émotionnelles) existerait et viendrait se loger dans l'ADN et déterminerait par son action, probablement au niveau des émotions et dans tout le corps, pas seulement le cerveau, les diverses différences morales que nous constatons entre les individus. Cette action se ferait par "impulsions électriques" (propriété de la pseudo-âme) variant selon la "programmation" et la charge émotionnelle de chacun. Ces petites décharges activeraient certaines propriétés magnétiques de l'ADN et feraient réagir le cerveau et le corps. Je ne suis ni technicien, ni scientifique et c'est évidemment très schématisé. Mais l'idée est là et bien là. Je vais la mettre au propre et l'a proposer à un scientifique ouvert.
Toujours dans le pt1 vous me dites encore: Une forme ou une autre d'éducation est en fait inévitable, même chez les animaux.
Ghost: N'avez-vous jamais observé une portée de chiens ou de chats? je suis en fait tellement intéressé par la théorie précédente que je me suis amusé à faire mes petites expériences. C'est très simples, il suffit d'observer: aucun chien ou aucun chat de la même portée a le même caractère! Vous aurez un chien docile qui aboie très peu à côté d'un chien agressif qui risque de vous mordre au moindre geste brusque. Vous pouvez avoir dans la même portée un chat très indépendant, chasseur et qui ne se laisse pratiquement pas caresser et un autre qui ne demande que des calins et qui chasse peu. En fait, tout comme les humains, ils sont dès la naissance complètement différents dans leur comportement!
Steph. 2) Je ne dispute pas le fait que nous ressentions des choses. Je dispute l'idée que ces sentiments soient indépendants de notre éducation et de notre culture. Il me semble que j'ai déjà dit ça mille fois. Prenez n'importe quel exemple: le concept de l'honneur; l'appréciation d'un style musical, etc. Toutes ces choses sont le produit d'un contexte culturel. Cependant, ceci ne signifie pas qu'absolument tous les gens d'un groupe socio-culturel seront parfaitement semblables, voyons. D'ailleurs, leur expérience de leur contexte culturel est toujours différente, puisque leur tracé biographique est différent. Vous persistez à attaquer l'idée que chaque individu devrait être le clone de chaque autre, alors que je n'ai jamais dit ça.
Ghost. L'éducation et la culture saute tellement aux yeux que vous vous laissez tromper par les apparences. Ce que vous avez dit mille fois je l'ai mille fois compris. Tout est juste mais il manque toujours un élément à votre raisonnement. Je peux vous citer des centaines d'exemples qui n'ont rien à voir avec la culture ou l'éducation. J'attaque l'idée que chaque individu est un clone moral et non pas l'idée d'un clone physique.
Steph. 3) Vous déformez encore ce que je dis en réduisant mon argumentaire à UN seul élément de conformisme, la peur de la sanction. J'ai commencé avec TROIS, il me semble.
Ghost. J'avais répondu aux deux autres dans mon message précédent. Une action sous la pression ne détermine pas le fond. Je pense que c'est clair et je l'ai déjà expliqué.
Steph. ) Pourquoi existait-il des croyants et des non-croyants à l'époque? Êtes-vous sérieux? Eh bien, pour la même raison qu'aujourd'hui, vieux. Pourquoi risquez-vous d'être musulman si vous êtes né au Pakistan, «super-catho» si vous êtes né en Pologne, et «buffet-catho» (choix à volonté) si vous êtes né au Québec? La culture, voyons.
Ghost. J'ai oublié de préciser dans le même environnement culturel (à Rome par exemple). (J'ai sauté un pt faute de temps).
6) En passant, l'individualité, dans ce sens, ça n'existe même pas. Mettez vos pendules à l'heure: il n'y a même plus de «personnalité» (au sens courant), dans la plupart des sciences humaines. Les meilleures théories décrivent plutôt l'identité comme une collection de facettes contextualisées. Votre impression d'être «un», centré, identifiable, continu, homogène, n'est qu'une impression, un mode de pensée qui permet de concevoir l'action.
Ghost. Concernant la pendule la votre s'est arrêtée depuis belle lurette. Réfléchissez, si l'ADN est UN pourquoi ne le serions-nous pas?
Ghost
--modified at Sun, Jan 26, 2003, 18:29:56
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