D'accord avec la première partie de ta phrase. La deuxième est un argument parfaitement spécieux, bien que commun, dit de "la pente glissante", et qui consiste à tirer des conclusions hâtives sur une base chancelante ...
Ceci étant, la liberté d'expression, principe très souhaitable, implique également la responsabilité quant à la portée de ses propos, et la loi Gayssot, toute imparfaite (et ce n'est à mon avis que le prénom) qu'elle soit, vise (très imparfaitement) à consacrer cela. Il est dommage que les pouvoirs politiques français n'aient réalisé que si tard la véritable portée des propos révisionistes ou promouvant la haine et la discrimination raciale et aient réagi dans l'urgence, pondant une loi mal ficelée et qui donne du grain à moudre à une mouvance qui n'a déjà que trop tendance à se considérer comme martyre.
Je pense que les critiques de Chomsky et Brickmont sont en grande partie valables, mais ne tiennent pas assez compte des particularités de chacune des cultures et histoires des deux côtés de l'Atlantique, non plus que des problèmes qu'engendre la situation des US: portée inquiétante de mouvements clairement nazis et génocidaires, rognage de la liberté d'expression, en son nom, par des groupes de pression totalitaires, multiplication de procédures judiciaires coûteuses, ....
Plus généralement, il n'existe pas de liberté sans limite. Aucune aire d'interaction entre êtres humains ne se passe de règle, et une règle commune de la discussion est qu'on ne peut pas dire n'importe quoi en n'importe quelle circonstance à n'importe qui sans devoir répondre à un moment ou un autre de ses paroles et des répercussions d'icelles. Quoi, à qui ? telle est en effet la question, et seule la discussion de ces points permet de le définir ... ;-)
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