Toutes ces expériences que vous citez ont précisément montré que la théorie classique se trouvait dans une crise profonde (T.S. Kuhn, « la structure des révolutions scientifiques », Flammarion 1970).
Dans mon post précédent, je les cite également avec Compton notamment et je termine sur De Broglie et ses ondes électroniques. Pour les amateurs, l’interférence d’ondes électroniques avait été observée par Davisson et Kunsman, en marge des travaux de De Broglie et c’est finalement W. Elsasser, en 1924 qui donna l’estocade à la théorie classique. La nature des électrons, comme celle de la lumière, devenait incompréhensible.
Tout cela, c’était avant l’irruption de la MQ (excusez-moi d’écrire « mécanique », ma référence favorite est le Marchildon « Mécanique quantique », toujours aux édition De Boeck à Bruxelles).
Précisons également que, à par le terme de « quantum », Einstein n’y est vraiment pour rien dans la MQ.
Le formalisme de la mécanique quantique a été introduit par Heisenberg, Schrödinger et Dirac en 1925. Tous ces travaux que nous citions tous les deux précédemment datent d’avant 1925. Il en résulte que, l’expérience d’Orsay est bien la première expérience validant la MQ.
Revenons à l’expérience d’Aspect. Dans un de vos posts, vous nous dites que la vitesse de la lumière, supposé vecteur de communication entre les deux photons, n’est pas considérée comme dépassée. Il en est bien ainsi.
L’interprétation de cet événement quantique est que les deux photons émis « sont » en même temps un photon unique. C’est en fait la règle du tiers exclus qui est dépassée. C’est là que la MQ rejoint la pensée orientale, elle introduit pour la première fois dans la pensée occidentale la logique tétravalente, bien connue dans le Taoïsme notamment.
Notre science et notre philosophie sont basées presque exclusivement sur la dualité vrai/faux.
La philosophie taoïste ajoute deux propositions : vrai ET faux, absence de vrai et de faux.
Si les physiciens parlent peu de tout cela c’est qu’ils sentent bien que cette parenté de la MQ avec la pensée orientale risquerait de la décrédibiliser. C’est pourquoi ils s’en tiennent au formalisme mathématique ; mais c’est aussi pourquoi il n’existe aucun grand vulgarisateur de cette théorie.
Aucun physicien installé ne s’attaquera jamais à ça, ce serait la fin de sa carrière.
La MQ parle d’univers multiples, de mondes parallèles, et même de communication avec les plantes. Pour elle, le cosmos est uniquement subjectif et tout ce que je viens d’écrire est à la fois vrai et faux (excusez-moi, je ne maîtrise pas encore bien le concept de l’absence de vrai et de faux.
Il nous est difficile de concevoir à quel point cette dualité vrai/faux conditionne nos raisonnements puisque la base même de ces raisonnements dépendent de cette dualité.
La MQ en impose aux sceptiques tant qu’elle s’en tient à son formalisme mathématique sinon ils la mettent en pièce. Je vois cependant de plus en plus de gens qui essayent malgré tout de nous expliquer quelque chose et même s’ils sont un peu maladroits et veulent peut-être brûler les étapes ils n’en sont pas moins admirables, ce sont des précurseurs.
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