Merci pour le résumé. Bien sûr qu'une "vision du monde", ça ne se résume pas en deux mots. Je serais bien embêté de vous rendre la pareille.
Vous commencez par : "L'être humain est constitué de deux parties bien distinctes : " (le gras est de moi)
Déjà je vous arrête. Je veux bien qu'il y ait deux parties (par exemple, les deux "pôles" de l'axe réflexe-instinct-pensée) dans le spasme de vivre, mais j'y voit plus un continuum qu'un machin en deux morceaux "bien distincts", comme vous dites. Même chose dans l'axe voisin inné-acquis-culturel. J'espère qu'il sera possible de ne pas constamment les confondre.
D'accord donc qu'il y a deux bouts. Reste à voir où, dans ce continuum, vous mettez la frontière qui définit vos deux "parties bien distinctes". Vous le dites dans vos points 1 et 2.
Dans la partie "inférieure" (physique), vous mettez beaucoup de choses : "Il correspond à l'animal et détient toutes les caractéristiques des animaux : sens, émotions, intelligence, mémoire, caractère etc..."
Pour caractériser l'autre morceau, vous dites : "Dans la psyché nous trouvons toutes les émotions liées à la culture, la morale, aux « sens » psychiques et aux émotions psychiques."
Vous mettez la frontière (arbitraire) pas mal haut. Entre l'intelligence et la culture. Entre les émotions ordinaires et les émotions morales. J'ai l'impression que vous tranchez n'importe où.
Quand je suis ému à la vue d'une fleur ou d'un flocon de neige (émotion visuelle naturelle) ou à la vue de l'ensemble de Mandelbrot ou d'une toile de maître (émotion visuelle culturelle) je suis pas mal dans le même mood. Même chose dans l'auditif entre l'émotion d'entendre le ronron de ma chatte ou une bouffée du Requiem de Momo.
C'est vraiment là que vous mettez la coupure? Ça dépend de si l'objet qui provoque cette émotion est naturel ou pas? S'émerveiller devant la grâce d'une arche rocheuse naturelle est une émotion qualitativement différente de s'émerveiller devant la grâce d'un pont? C'est ça votre théorie?
C'est là qu'elle mène, en tout cas si vous tranchez qualitativement entre les émotions de source naturelle et les émotions de source artificielle (culturelle ou pas).
Dans le second morceau, à côté des émotions culturelles ou morales, vous ajoutez d'hypothétiques "sens" psychiques. Je suppose que vous vous référez aux prétendus pouvoirs paranormaux (voyance, précognition, contacts avec des entités, etc.). Je ne vous suis pas jusque là. Mais je veux bien y mettre les hallucinations et les états altérés de conscience.
Ghost : "J'ai l'intime conviction que notre « base » ou « capital de base » émotionnel psychique est inné."
Quelle différence fondamentale voyez-vous entre un capital émotionnel inné structuré par un cerveau d'homme et le même machin structuré par un cerveau de chat? Ou par le cerveau d'un idiot inculte? Ou par le cerveau de Beethoven? Ou par celui d'un brontosaure?
J'admets le mystère de la subjectivité ponctuelle. Chaque matin, devant mon miroir, il me saute à la figure. À mon tour, je vous invite à admettre que, si on vous charcutait finement la cervelle, ça vous désorganiserait passablement les goûts et les émotions. Innés ou pas. Y a-t-il quelque chose d'organisé, dans votre psyché, qui serait à l'abri d'une telle "attaque"? Vos goûts intimes? Sûrement pas. C'est beaucoup trop différentié.
Ghost : "Je suis désolé si je donne l'impression de parler à un enfant de 6 ans."
Vive la candeur et la simplicité. C'est tellement plus candide et tellement plus simple. ;-) Essayons de ne pas lâcher le mood.
Ghost : "Votre attirance innée et naturelle ira toujours vers ce qui vous procurera l'émotion qui correspondra à votre conditionnement inné." (le gras est de moi)
Conditionnement inné? Association bizarre. Est-ce un lapsus? On sait ce qu'est un conditionnement acquis (culturel, par exemple). Mais un conditionnement inné, ça joue dans un autre registre. Au niveau organique. C'est "conditionné" par l'espèce, avec des nuances individuelles. Préférer l'herbe à la viande est certainement un goût inné. Pour les goûts culturels, c'est moins clair. J'imagine que des études là-dessus ont été faites, portant, par exemple, sur des enfants adoptés. Mais, à mon tour, c'est moi qui me disperse.
Ghost : "Pourquoi ce capital inné est-il différent selon chaque individu ?
Il n'y a qu'une seule réponse : La psyché ou l'âme détermine le personnalité et existe avant de se manifester dans un corps."
Drôle de conclusion. La simple constatation que nous avons des personnalités et des goûts différents n'implique pas du tout que quelque chose de nous existait avant la naissance (ou existera après la mort).
Ou, si ça l'implique, j'ai raté une courbe dans votre démonstration. ;-)
Denis
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