Non, pas nécessairement. Pour la personne infertile, puisque l'unité de la vie est la cellule, on peut donc dire qu'elle est toujours en vie puisque ses cellules se reproduisent.
Si on prend la cellule comme unité du vivant, comment définir la vie d'un pluricellulaire? Peut-on dire qu'une personne qui vient de passer sous un rouleau compresseur est toujours vivante parce que des cellules dans quelques uns de ses morceaux sont toujours en vie? C'est tout le problème de l'avortement et de l'euthanasie. Dans un pluricellulaire formé d'unités vivantes, les cellules, à quel moment peut-on dire que l'ensemble est vivant ou qu'il ne l'est plus. À ce niveau, on parle toujours de vie, mais le sens n'est plus le même que celui qu'on utilise au niveau cellulaire. Et c'est vrai qu'il y a aussi des cellules comme les neurones qui ne se reproduisent pas...
Pour la cellule, j'hésite... Une cellule qui ne se reproduit plus (comme une bactérie ayant perdu un gène nécessaire pour le faire ou un neurone du cerveau) est-elle vivante même si c'est une morte en sursis en quelque sorte. On retrouve ici tout le problème du choix nécessairement arbitraire des critères qui doivent être réunis pour parler de "vivant". Je sens que le critère "reproduction" est essentiel à la définition de la vie. Sans reproduction, la vie finirait pas disparaître. Et puis, si on n'inclut pas le critère reproduction dans la définition, je crois qu'il va bientôt falloir qualifier de "vivants" de plus en plus d'objets technologiques fabriqués par l'homme. Déjà ma voiture est capable de réagir aux variations de l'environnement et d'adapter son fonctionnement à ces variations. Est-ce la vie?
D. Une autre caractéristique serait qu'il contienne l'information nécessaire à sa propre élaboration.
Peut-être faut-il définir la vie en fonction de la reproduction de l'information comme le fait Dawkins? Il y a vie lorsqu'un ensemble de structures (des molécules, des cellules ou des sociétés d'individus comme les sociétés d'insectes) permet à l'information définissant ces structures de se reproduire. L'homme stérile ou le neurone font partie d'un ensemble plus vaste capable de reproduire les gènes qu'ils contiennent; ils sont donc vivants. L'abeille est vivante, même si elle est stérile, car elle fait partie d'un ensemble plus vaste capable de reproduire ses gènes. On n'en sort pas, la reproduction est au coeur de la vie.
Le "complex" dans la définition de Orgell comprend les critères de votre définition (complexité, auto-organisation, lutte contre l'entropie). Mais Orgell recherchait surtout dans sa réflexion une définition "universelle" de la vie, une définition qui s'appliquerait même à des formes de vie inconnues comme il pourrait en exister ailleurs dans l'univers. Dans le livre où il présente cette définition, il se demande quels critères devrait rechercher un robot envoyé sur une planète étrangère pour qu'il puisse conclure qu'il fait face à des êtres vivants. Selon lui, le seul mécanisme permettant la complexification de la matière au point de voir émerger les propriétés de la vie, c'est la sélection naturelle (le hasard seul ne le pourrait pas). Or, pour avoir sélection naturelle, il faut qu'il y ait reproduction. Donc, écrit-il, la reproduction doit nécessairement être une caractéristique du vivant, au moins à un stade de son développement.
Ah merde! Y a ma fille qui vient de renverser son jus de tomate sur le tapis du salon! Je ne sais pas ce qu'est exactement la vie, mais elle, je vous l'assure, elle est bien vivante! Bon, je vais tenter d'aller éponger les dégâts. P'tite vie.... (encore une autre définition du mot "vie"; la langue française n'est décidément pas si précise qu'on le dit...).
Quelqu'un a un truc pour faire partir les taches de jus de tomate ? (les mouffettes peut-être :-)
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