Mais en parlant de nos sources, je recommandais à l'appartenance épistémologique des auteurs. Certains ouvrages savants rapportent des résultats de recherches empiriques. Ils expliquent les hypothèses, la méthode de recherche et les résultats. Le lecteur peut se faire une idée par lui-même des limites des conclusions des chercheurs.
D'autres ouvrages appartiennent à l'épistémologie de la révélation. L'auteur est, ou se croit, l'objet d'une révélation. Parfois Dieu, ou les esprits, lui révèlent la vérité et lui confit une mission. Parfois, il croit être l'héritier de l'âme migratoire d'un vieux sage oriental. D'autre fois encore, il se croit accidentellement privilégié par une prise de conscience face à une vérité intangible. Quoi qu'il en soit, le savoir proposé est un tout dont les fondements qui ne peuvent faire l'objet d'une vérification intersubjective.
Il y a finalement les savoirs tradition. Cette chose est vraie parce qu'on la tient d'une "tradition millénaire". Ça ressemble à l'épistémologie de la révélation.
Je ne m'intéresse pas à un savoir tout cuit. Je veux connaître la démarche de celui qui tire une conclusion. Ca permet de relativiser sur une base solide. Ma tête m'aide à me faire une idée de la valeur de ce que j'apprends. Je trouve ça plus fiable que me reposer simplement sur mes sentiments, sur mon "moi profond", sur ma validation interne. Je ne suis pas l'héritier d'une migration avantageuse. Je ne dispose pas, comme vous, d'une âme omnisciente qui me permet de sa voir ce qui est vrai ou faux par la lumière de mes seuls sentiments. Je suis réduit à me servir de ma tête.
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