K: Les juifs ont, en effet, une particularité. Ils ont commis une irréparable faute : Ils ont choisi de maintenir une identité religieuse et culturelle distincte face à une majorité. Cette particularité semble secondaire à leur bagage culturel (Souviens-toi Israel que Dieu est Un!) Alors, les juifs ont côtoyé pendant des siècles nos ancêtres européens tout en continuant d'être différents d'eux. Grave faute! Faute impardonnable!
Les juifs ne sont d'ailleurs pas les seuls dans l'histoire de l'Europe. Les romanichels, les huguenots, toutes les espèces de déviant chrétiens et quelques autres minorités locales ont commis cette même faute irréparable. Au moyen Orien, les Arméniens de Turquis et d'Irak ont eu la même mauvaise idée (1 1/2 million de morts). Tu pourras en trouver d'autres en Inde en Afrique et un peu partout dans le monde et à toutes les époques. Que nous apprend l'histoire de ces minorités entêtées? Elle nous apprend que, dans n'importe quelle partie du monde, il ne fait pas bon être d'une minorité visible quand le climat politique s'échauffe.
La théorie, dont tu te fais l'écho, qui veut qu'une conséquence aussi sérieuse que le génocide juif commande nécessairement une cause sérieuse, semble logique. Mais elle n'est pas psychologique! L'esprit de la populace n'a pas besoin qu'on lui offre de bonnes raisons pour décharger sa rage contre les étrangers. Des raisons, les démagogues lui en fournissent et si cela ne se trouve pas, elle s'en fabrique toute seule.
J'ai laissé entendre que la populace cherche des boucs émissaires pour expliquer ses malaises politiques et économiques et que ceux qui sont différents offrent toujours une cible de choix. Voltaire/Réviso s'est bien moqué de moi à ce sujet. Et pourtant, cette ridicule tendance des masses est bien réelle. Elle est cruellement réelle. Les êtres humains n'ont jamais eu besoin de "bonnes raisons" pour se détester? Il a toujours suffi qu'ils soient différents les uns des autres. C'est surprenant! C'est même assez bête, mais c'est comme ça!
Évariste: "Je ne dis pas que cette cause serait honorable ni que les Juifs sont responsables du traitement qui les afflige. (...) Disons que je suis directeur d'une petite école de niveau primaire."
"Si j'apprends que le petit Paul est constamment la cible du petit Jean, je me dirai qu'il y a peut-être
incompatibilité de caractère entre eux, ou bien Paul a déjà joué un sale tour à Jean-le-Rancunier. Ou
bien ce serait peut-être parce que Paul, le plus faible physiquement de la classe, est la seule victime
possible de Jean, qui est juste un tipeu plus fort ou moins faible que Paul. (...)Mais supposons que Pierre, Jean, Jacques et associés rendent individuellement la vie difficile à Paul. (...) Ce n'est donc plus an cas isolé. (...) En directeur consciencieux, je veux régler les conflits pour que l'harmonie règne dans mon école et que les enfants y soient heureux. Que puis-je faire pour y parvenir dans ce cas-ci ? (...) Cette fois, je me dirai que la cause des ennuis répétés de Paul sont peut-être à trouver chez Paul lui-même. "
"Attention ! Je ne dis pas que Paul serait RESPONSABLE de ses malheurs (tout comme JE NE DIS
PAS que les Juifs sont responsables des leurs). Peut-être se trouve-t-il que Paul a de grosses oreilles
détachées et, connaissant la bonté proverbiale et l'empathie des enfants, ce fait à lui seul pourrait
expliquer les comportement agressifs à son endroit."
"Dans ce cas précis, j'aurais trouvé ce qui me semblerait être la(*) cause du problème. Je pourrais
rencontrer les parents du petit Paul pour voir s'il ne pourraient pas payer une chirurgie plastique à
leur môme pour remédier à la situation une fois pour toute."
(*) La cause, ai-je dit. Mais il y en a d'autres. Si Paul était le plus costaud de la classe, les enfant le
laisseraient sans doute tranquille... pour s'attaquer à un autre - boutonneux ou exposant une
protubérance à la Cyrano -- ... s'il n'est pas trop costaud. Autre cause, la méchanceté naturelle des
enfants (tiens ! au nom de Jean-Jacques Rousseau, on va me reprocher ça, n'est-ce pas ?).
"Revenons à nos moutons Juifs et à Volaireforever."
"Imaginons que des études démontrent que la cause de l'antisémitisme est le fait que les Juifs se
déclarent le peuple élu de Dieu. Cette conclusion des chercheurs ne serait pas pour moi antisémite.
Par ailleurs, si les Juifs se proclament le peuple de Dieu, cela ne fait pas d'eux de mauvaises
personnes, loin de là."
K: Ton intuition te conduit à une conclusion proche de la mienne.
Évariste: "On peut naturellement proposer d'autres causes pour ensuite chercher à voir si les nouvelles
propositions d'explication tiennent la route ou pas devant les faits. Pour conclure, j'appuie Voltaireforever. Je ne vois pas en quoi il serait a priori antisémite de chercher les causes chez les Juis même de la haine dont ils sont victimes depuis des millénaires."
K: Regarder le crime d'un point de vue victimologique est une approche intelligente et complémentaire qui aide à comprendre un problème dans son ensemble. Mais je ne crois pas que ce soit le point de vue de Voltaire/Réviso. Je connais malheureusement bien ce discours et, contrairement à toi, ce facho laisse entendre que les juifs n'ont eu que ce qu'ils méritaient.
Évariste: "Il m'a semblé qu'on avait préféré attaquer Voltaireforever en lui faisant un procès d'intention plutôt que de chercher avec lui les causes du phénomène.
K: Je ne crois pas que Voltaire/Réviso ait eu la moindre ouverture d'esprit pour une discussion intelligente. Bien sûr, je peux me tromper. En fait, j'espère me tromper. On verra bien!
Évariste: " Cela me rappelle les échanges infructueux dont j'ai été victime (!) en février quand je cherchais à trouver les causes du fait établi que, parmi l'élite, les femmes performent moins bien aux échecs que
les hommes. "
K: Je reconnais là ta profonde empathie. Je me suis plusieurs fois fait poivrer sur le forum parce que mes positions étaient assimilées à d'autres positions voisines. Mais, par souci d'équité tu dois également envisager la possibilité que Voltaire/Réviso soit animé par de mobiles beaucoup moins honorables que les tiens.
Amicalement
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