Voltaireforever :
Nous comprenons donc que pour Kraepelin, si les juifs, en tous temps, en tous lieux et par tous les peuples ont été victimes de persecutions, la cause n'est pas à chercher du côté du comportement même des juifs, point commun de ces différentes persecutions, mais uniquement du côté de la "populace" des nations et dont la principale occupation, comme chacun sait, est de passer son temps à chercher des bouc émissaires, comme ça, pour s'occuper.
Évariste :
Il me semble que Voltaireforever ne se montre pas antisémite. Il voit de l'intérêt à chercher les causes chez les Juifs mêmes du comportement agressif qui est dirigé contre eux. Pour moi, pas l'ombre d'un début de parcelle d'antisémitisme là-dedans.
Si les Juifs n'étaient la cible que d'un seul peuple, la cause aurait de bonnes chances de se trouver dans ce peuple agresseur. Les Juifs ayant été et étant encore la cible de nombreux peuples, est-il raisonnable de penser que tous les agresseurs se consultent, se liguent et trépignent d'impatience pour faire front commun sans qu'il y ait une cause commune (ou plusieurs) aux différentes manifestations de l’antisémitisme ?
Je ne dis pas que cette cause serait honorable ni que les Juifs sont responsables du traitement qui les affligent.
Je donne un exemple tout en sachant que cette méthode ne va pas sans péril.
Disons que je suis directeur d'une petite école de niveau primaire.
Si j'apprends que le petit Paul est constamment la cible du petit Jean, je me dirai qu'il y a peut-être incompatibilité de caractère entre eux, ou bien Paul a déjà joué un sale tour à Jean-le-Rancunier. Ou bien ce serait peut-être parce que Paul, le plus faible physiquement de la classe, est la seule victime possible de Jean, qui est juste un tipeu plus fort ou moins faible que Paul.
Mais supposons que Pierre, Jean, Jacques et associés rendent individuellement la vie difficile à Paul. Ce n'est donc plus an cas isolé.
En directeur consciencieux, je veux régler les conflits pour que l'harmonie règne dans mon école et que les enfants y soient heureux. Que puis-je faire pour y parvenir dans ce cas-ci ?
Cette fois, je me dirai que la cause des ennuis répétés de Paul sont peut-être à trouver chez Paul lui-même.
Attention ! Je ne dis pas que Paul serait RESPONSABLE de ses malheurs (tout comme JE NE DIS PAS que les Juifs sont responsables des leurs). Peut-être se trouve-t-il que Paul a de grosses oreilles détachées et, connaissant la bonté proverbiale et l'empathie des enfants, ce fait à lui seul pourrait expliquer les comportement agressifs à son endroit.
Dans ce cas précis, j'aurais trouvé ce qui me semblerait être la(*) cause du problème. Je pourrais rencontrer les parents du petit Paul pour voir s'il ne pourraient pas payer une chirurgie plastique à leur môme pour remédier à la situation une fois pour toute.
(*) La cause, ai-je dit. Mais il y en a d'autres. Si Paul était le plus costaud de la classe, les enfant le laisseraient sans doute tranquille... pour s'attaquer à un autre – boutonneux ou exposant une protubérance à la Cyrano -- ... s'il n'est pas trop costaud. Autre cause, la méchanceté naturelle des enfants (tiens ! au nom de Jean-Jacques Rousseau, on va me reprocher ça, n'est-ce pas ?).
Revenons à nos moutons Juifs et à Volaireforever.
Imaginons que des études démontrent que la cause de l'antisémitisme est le fait que les Juifs se déclarent le peuple élu de Dieu. Cette conclusion des chercheurs ne serait pas pour moi antisémite. Par ailleurs, si les Juifs se proclament le peuple de Dieu, cela ne fait pas d'eux de mauvaises personnes, loin de là.
On peut naturellement proposer d'autres causes pour ensuite chercher à voir si les nouvelles propositions d'explication tiennent la route ou pas devant les faits.
Pour conclure, j'appuie Voltaireforever. Je ne vois pas en quoi il serait a priori antisémite de chercher les causes chez les Juis même de la haine dont ils sont victimes depuis des millénaires.
Il m'a semblé qu'on a préféré attaquer Voltaireforever en lui faisant un procès d'intention plutôt que de chercher avec lui les causes du phénomène.
Cela me rappelle les échanges infructueux dont j'ai été victime (!) en février quand je cherchais à trouver les causes du fait établi que, parmi l’élite, les femmes performent moins bien aux échecs que les hommes.
Évariste
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