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Re:Re:Et l'euthanasie des hommes?


Re: Re:Et l'euthanasie des hommes? -- Beber
Postée par Florence , May 22,2000,15:20 Index  Forum

Athéisme ne signifie pas forcément croyance en la perte de tout. Il reste tout au moins le souvenir et les oeuvres que l'on laisse derrière soi. Et de toute façon, quitte à tout perdre, faut-il souffrir avant ?

Parle-t-on d'euthanasie active ? passive ? il y a la différence fondamentale entre provoquer la mort et la hâter.


Deux histoires:

Rapportée par Pierre et Renée Gosset, écrivains voyageurs. Du temps de l'Algérie française, un jeune médecin militaire s'est retrouvé posté dans un bled perdu, loin de tout hôpital et sans supervision. Arrive une épidémie de typhus. Tous les postes militaires rapportent une mortalité effroyable dans les garnisons comme dans la population locale. Dans le poste du type, une dizaine de morts seulement, l'épidémie ne s'étend pas. Quelques temps après, inspection des autorités militaires, il apparaît que le toubib a expédié au chlorure de potassium tous les malades qui se sont présentés à son dispensaire durant l'épidémie, typhus avéré ou non. Cour martiale, il est condamné à une peine symbolique et renvoyé en France. Motifs: il a sans doute "euthanasié" une dizaine de personnes mais ce faisant a sauvé la vie à toute une population... qu'auriez-vous fait à sa place et comment juger, demandent les auteurs ?


En Afrique noire (Cameroun, Gabon, Congo, jusqu'au Transkei), les manifestations du virus Ebola - ou ses cousins - sont connues depuis des siècles. Les vieilles chroniques orales et les récits de voyageurs du début de l'exploration du continent rapportent comment les populations s'en protégeaient: Lorsqu'un cas de mort suspecte se produisait dans un village, les autorités locales envoyaient des guerriers armés empêcher que quiconque n'en sorte durant un mois au moins. On envoyait de la nourriture au bout de projectiles, et toute personne qui tentait de sortir était impitoyablement abattue d'une flèche (on se tenait bien entendu à distance). Au bout d'une période considérée comme sure, on laissait sortir les survivants, après qu'ils aient mis le feu au village atteint. Euthanasie passive ... faute de mieux, non ?


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