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Re:Re:Re:Re:A propos du chat de Schrödinger


Re: Re:Re:Re:A propos du chat de Schrödinger -- Sébastien
Postée par decroix rené , Jun 01,2000,04:19 Index  Forum

A vrai dire, il me semble que nous sommes cette fois d'accord sur la situation installée par Schrödinger, la différence étant qu'à mon avis vous restez dans MQ sans prendre en compte la difficulté qu'a justement voulu illustrer Schrödinger. Mais c'est normal, puisque sa démarche concerne l'interprétation, et que cette interprétation n'est pas dans vos préoccupations.

Par exemple, vous dites bien que nous sommes dans y(r) et non dans y(r,t),mais tout de suite après vous expliquez ce qu'il faut faire pour trouver y(r,t): c'est, sans employer le langage mathématique,ce que je voulais désigner comme hors sujet, dans le cadre du chat.

Toutefois, s'il était important de sortir de y(r,t), à mon avis cette fois vous en sortez trop,et ce parce que vous considérez la même situation d'un bout à l'autre. En fait nous ne sommes pas dans une situation absolument stationnaire, tout simplement nous ne sommes dans le continu de y(r,t): vous dites aussi bien du temps avant la mesure que le chat et mort ou vivant, Shrödinger dit, et j'y avais instisté ; le chat SERA mort ou vivant APRES la mesure. A mon avis, on ne peut pas négliger cette différence avec la situation habituelle, où la fonction d'onde, avant réduction, exprime effectivement la superposition de plusieurs états.

Toujours dans le même ordre d'idée, après avoir justement désigné y sans variable t, vous introduisez le 6ième postulat et donc l'évolution temporelle du système : vous affirmez le stationnaire, et vous introduisez l'évolution temporelle.

Pour ma part, au terme de cet échange dont je vous remercie grandement, la difficulté est ramenée à ceci : d'un côté vous acceptez d'éliminer la variable t,d'un autre côté vous l'éliminez trop,et finalement vous utilisez l'appareil mathématique comme si elle n'était pas éliminée.

Je ne peux que redire ce que j'avais avancé: le temps n'est évidemment pas éliminé totalement, mais c'est le continu qui est éliminé, pour le passage discontinu d'une phase à l'autre, sur trois phases distinctes (et à ce propos je crois que vous ne prenez pas en compte l'originalité du chat : mesure quantique et observation sont séparées dans le temps).

Or il se trouve que Schrödinger discutera longuement par ailleurs de cette question continu/discontinu, il dira par exemple que nous ne pouvons plus garder ce principe ancien qu'il appelle " le postulat de la description continue". Il aura des expressions plus fortes, par exemple celle-ci que je cite par qu'apparaissent les mathématiques, et vous en conviendrez sans doute, tout particulièrement l'idée d'une fonction y(t): " L'idée d'un domaine continu, si familière aux mathématiciens d'aujourd'hui, est tout à fait exorbitante, elle représente une extrapolation considérable de ce qui nous est réellement accessible." Et il expliquera que la mécanique ondulatoire ( nous sommes dans votre description, avec période etc.)continue à décrire quelque chose tout en sachant que ce quelque chose ne s'identifie probablement pas aux faits "observés ou observables" (c'est lui qui précise les deux), et donc encore moins (c'est lui aussi qui traite à part obervé et réel)à ce que "la nature est réellement."
Mais cela dit, Schrödinger refusera de passer de ce constat à la spéculation classique de l'aliénation pourrait-on dire du sujet dans la prison objet-sujet, c'est pour ce point que je l'avais cité précédemment.

A mon avis, c'est cette réflexion là que Schrödinger a voulu illustrer avec son chat, et , comme je l'avais déjà précisé, mon propos n'était pas de discuter de MQ en général, mais d'essayer de comprendre ce que voulait dire Schrödinger avec sa boîte à chat.

Je crois que la plupart de nos différences dans ce débat seront venues de là : vous, vous parlez de la MQ, moi j'essayais d'écouter le chat de Shrödinger.Mais votre position -- comme toujours, et nous en profitons tous -- est bien claire, donc pas de surprise, car en l'occurrence, c'est Shrödinger lui-même qui passe de MQ à la philosophie des sciences.

Ce petit bout de chemin m'aura été très profitable,je ne vois pas ce que nous pourrions ajouter sans nous répéter (voire rabacher), alors rendez-vous au prochain débat.


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