Cela représente en fin de compte une certaine somme de connaissances raisonnablement étayées ("on s'est imprégné de certitudes et croyances"), qui, passées au crible du bon sens, permettent de se faire une représentation de ce que l'on peut admettre ou non. Comme il n'est pas toujours possible de refaire devant un interlocuteur l'historique de son scepticisme, on nous reproche alors ce "rejet viscéral" de thèses soutenues pourtant par des personnages éminents. Ce qui m'amuse, c'est qu'on ne penserait pas à demander à son garagiste ni à son réparateur TV de justifier le cheminement de son jugement sur l'état de l'appareil et la somme, souvent astronomique, du devis comme on nous demande de "prouver" les fondements de notre scepticisme devant une affirmation extraordinaire.
Comme tu le dis, même les prix Nobel déraillent parfois et il s'est révélé à de nombreuses reprises prudent de se méfier de leurs dires lorsqu'ils sortent de leur domaine d'expertise: l'exemple de Linus Pauling, dénué de toute compétence en médecine, est là pour nous le rappeler. Il a usé et abusé de son Nobel pour vanter les mérites de la vitamine C, laquelle ne s'est pas révélée la panacée attendue.
Les physiciens ne sont pas à l'abri de crises de mysticisme: devant l'accumulation de connaissances de ces dernières années, le décryptage de plus en plus fin du "comment" doit certainement faire se poser la question du "pourquoi", n'est-ce pas, Sébastien ? Reste ensuite à rester rationnel lorsqu'on se pose cette question.
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