Je crois que la question se pose même à cet âge-là. Je ne parle pas de différence énorme, mais rien ne nous dit que le fait de résulter d'une opération totalement artificielle n'entraîne pas des troubles de développement nerveux. Les techniques de clonages sont trop récentes pour que cela ait été étudié. Il ne s'agit pas, "simplement", de fécondation in vitro mais d'une technique plus invasive au niveau de la manipulation génétique.
Stéphane: "Au niveau personalité, le clone sera également probablement (sauf exception) assez comparable au premier, puisqu'il sera élevé dans le même environnement."
Pour un enfant de dix ans, je te dirais que le milieu ne serait pas le même. Veut, veut pas, cet enfant aurait déjà vécu dans la famille pendant dix ans, cela laisse des traces et les comportements des parents (pour ne prendre qu'eux) ne seront pas les mêmes. Je ne parle même pas de la parentèle plus éloignée et des connaissances qui, eux, auront à re-agir avec un enfant qu'ils savent être déjà mort. Bref, le milieu dans lequel l'enfant se développera ne sera pas exactement le même. (Imagine à l'école, à moins de déménager, de très nombreuses personnes auront déjà vu cet enfant et, à moins que cette façon de faire ne se popularise, ne seront certainement pas capables de réagir comme si rien ne s'était passé.)
Stéphane: "Mais c'est une erreur qui sera immédiatement évidente à tout parent d'un clone, non?"
Tout dépend de la capacité d'acceptation des faits des parents*: soit ils acceptent et laissent le clone se développer normalement, soit ils n'acceptent pas et tentent de diriger le développement du clone vers ce qu'était l'"original", avec toutes les brimades que cela suppose. Les parents, plus âgés, auront cherché à recréer EXACTEMENT un être qui leur était cher, sinon ils auraient refait un enfant. Cela suppose qu'ils placent énormément d'attentes dans le résultat, et que le risque existe qu'ils influencent le développement de l'enfant en fonction de ces attentes. C'est en ceci que le clone ne serait qu'un palliatif: ce ne serait pas un autre enfant, mais celui qui est mort et que l'on voudrait voir continuer à grandir. Tu dis que cela ne changera rien à l'amour parental, je n'en suis pas persuadé.
Jean-François
* Des parents endoctrinés jusqu'au trognon, ne remarqueraient peut-être pas les différences; surtout si le gourou invoque des hypothèses post-hoc fumeuses pour expliquer "comme quoi que c'est du pareil au même et que c'est eux qui sont aveugles".
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